Gouvernement
Julien NKOGHE BEKALE : rejette l’idée d’un troisième dialogue
Au moins il ne pourra pas être taxé d’hypocrisie. Il? Lui, le Gouvernement, qui par la voix de son chef Julien NKOGHE BEKALE, a donné une fin de non recevoir aux appels au dialogue formulés par la société civile, une frange de l’opposition et même l’Union Européenne (UE). Dans un entretien accordé récemment au premier quotidien national, “l’Union”, Julien NKOGHE BEKALE, a affirmé que le Gabon ne tiendra pas un troisième dialogue.
Minimisation du climat social actuel ou simplement ignorance des faits, le retour du Chef de l’État a sans doute conforté la position des possédants. Sinon, à quel dialogue faisait allusion, Julien NKOGHE BEKALE, lors de sa déclaration de politique générale ?
La réponse, sans doute dans l’interview qu’il a accordée à nos confrères de l’Union. Ainsi, le Premier ministre a indiqué qu’il, «ne pense pas que pour se parler ou réapprendre à se parler, les Gabonais aient besoin d’une grande messe». Un pied de nez aux partisans du dialogue et du consensus à l’instar, de l’Union Européenne (UE), l’ancien candidat à la présidentielle de 2016, Dieudonné MINLAMA MINTOGO et Alexandre BARRO CHAMBRIER, président du parti Rassemblement Héritage & Modernité (RHM).
Si ces derniers y ont vu depuis l’Accident vasculaire cérébral (AVC) d’Ali BONGO ONDIMBA, le coup d’État manqué du 7 janvier dernier, l’insistance sur la vacance de pouvoir et maintenant les mesures d’austérité, des grosses failles susceptibles d’entacher le vivre-ensemble des gabonais, le Gouvernement, lui y voit également un moyen de discuter, certes, mais dans les conditions prévues par la loi. Ainsi, pour Julien NKOGHE BEKALE, «le Conseil national de la démocratie (CND), (dont beaucoup demandent la dissolution), est le cadre approprié pour le faire». «Ce qui compte, c’est le fond, pas la forme. Au sein de l’Assemblée nationale même, la pluralité des profils politiques devra favoriser l’expression d’un débat démocratique ouvert et républicain», a-t-il poursuivi. Parmi les instances de discussion, il compte également le Conseil économique social et environnemental (Cese).
Un appel au dialogue, comme auparavant, qui serait motivé «par des petits calculs politiciens», selon l’intéressé. Pour le natif du Komo-Mondah, «Ce qu’attendent les Gabonais de leurs dirigeants, ce n’est pas l’organisation d’un énième dialogue politique, mais des réformes avec un impact concret et positif sur leur vie quotidienne».
A tort ou à raison, si les conclusions du dernier dialogue ont été biaisées, avec comme cerise sur le gâteau, un partage de postes entre leaders politiques, il n’en demeure pas moins que les institutions précitées auront inéluctablement besoin de plus de places assises pour contenir les milliers et les milliers de gabonais qui, frappés par les récentes mesures d’austérité prises en Conseil des ministres, le 28 mars, viendront grossir les rangs des mécontents. Le troisième dialogue s’annonce donc pas si simple que ça. Car, il est vital à la nation. Et il serait judicieux qu’il soit, «réellement inclusif et sans tabous», pour emprunter les termes de Dieudonné MINLAMA MINTOGO.