Éducation
Gabon /Conditions de vie des enseignants : “je n’en suis pas très fière”, NTOUTOUME-LECLERCQ
La franchise était au rendez-vous sur le plateau des Grands dossiers du 14 janvier 2024. L’invitée, Camélia NTOUTOUME-LECLERCQ, ministre de l’Education nationale, chargée de la formation civique, a livré son ressenti sur le sujet délicat des conditions de vie et de travail des personnels enseignants affectés dans l’arrière-pays. Des «Robinson Crusoé des temps modernes», «clochardisés» et vivant dans des «batisses du tiers-monde», des “maux” dénoncés sans fausse diplomatie, pour lesquels la responsable de l’administration de l’Education nationale a dû trouver des mots, pour répondre à cette épineuse problématique.
«J’ai vu les conditions dans lesquelles vivent nos collaborateurs et je n’en suis pas très fière», a avoué la ministre. Mais si elle reconnaît la délicatesse de la situation, elle se défend de ne pas avoir de véritables moyens destinés à l’investissement. Et pour cause dans le budget de l’Education nationale, 85% sont «engloutis» par la masse salariale. Les 15% devant quant à eux, servir les besoins de fonctionnement et d’investissement, qui font l‘objet d’arbitrages. Il faut assurer d’abord «les priorités des priorités».
Quelles qu’elles soient, Camélia NTOUTOUME-LECLERCQ y consent «il faut améliorer le cadre de vie de nos enseignants». Et pour cela, la tutelle assure faire le nécessaire pour que son budget d’investissement tienne compte de la mise en place d’un vaste programme de réhabilitation des établissements «qui sont en souffrance sur le plan infrastructurel», ainsi que des logements de fonction «pour permettre à nos enseignants d’habiter de manière décente à l’intérieur du pays».
Cependant, consciente de ce que les cours liés à la logistique pour acheminer les matériaux sur les différents sites, pourrait engendrer des dépenses exhorbitantes. Camélia NTOUTOUME-LECLERCQ n’exclut pas de travailler sur le projet avec son collègue du ministère des Eaux et forêts. Une ambition louable, dont la réalisation de même que les délais restent incertains et inconnus. Alors que la réalité des hommes et femmes qui ont fait le choix de servir la nation, laisse à désirer, quand elle ne s’aggrave pas à leur grand désarroi.
