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Arrivé en Afrique “les mains dans les poches”, BOLLORE s’y retire avec 3 500 milliards de Fcfa

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Confronté à des investissements de plus en plus coûteux et à la concurrence grandissante des opérateurs chinois, sur le continent noir, le groupe français Bolloré a fait le choix de céder sa branche logistique. Ainsi, Bolloré Africa Logistics a été vendue, pour la coquette somme de 5 milliards d’euros, soit près de 3.500 milliards de francs CFA, à la compagnie italo – suisse MSC, un autre géant du secteur, qui revendique une flotte de 560 navires, plus de 100.000 employés et une expérience dans la gestion de terminaux à Singapour, à Long Beach (Californie, Etats – unis) et à Rotterdam, aux Pays – Bas. Mais là où le bât blesse, c’est que l’entrepreneur bretton, arrivé sans un sou en poche et, donc, qui doit tout à l’Afrique, a su user de passe – droits et de proximité avec certains chefs d’Etats africains pour décrocher des contrats dans lesquels il était très peu engagé.

En effet, Vincent BOLLORE, qui vient d’être condamné pour corruption dans ses relations d’affaires au Togo et en Guinée Conakry, contrôlait tous les ports du Gabon, à travers Bolloré Africa Logistics, depuis près de quarante ans. L’un des buts poursuivis était que notre pays se retrouve avec des ports modernes. Sauf que BOLLORE n’a fait qu’exploiter ce qui existait déjà : aucun nouvel investissement n’a été réalisé. À titre d’exemple, l’accès au port de Libreville est devenu si difficile, en raison de la vase qui s’y forme, qu’il faut plusieurs jours à un navire pour y accoster et en repartir ; une opération qui se produit en quelques heures dans des installations modernes. Le coût du service portuaire s’est considérablement envolé, au point de devenir la raison principale de l’inflation qui plombe le pouvoir d’achat des Gabonais.

S’étant rendu compte de la situation, le groupe Olam a construit un port dans la commune d’Owendo, mais Vincent BOLLORE a menacé de traduire notre pays devant la cour arbitrale de la Banque mondiale s’il n’en avait pas le contrôle ; et il finit par obtenir gain de cause. Le port d’Olam fait sans doute partie des actifs qui ont permis au groupe français d’encaisser cette somme rondelette. Mais si BOLLORE délaisse un secteur, il ne quitte pas pour autant l’Afrique. Le groupe actionnaire de Vivendi reste présent sur le continent noir dans de nombreux autres domaines tels que la communication, le divertissement, les télécoms, l’édition ou encore l’agriculture, où il détient des plantations de palmiers à huile et d’hévéas au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Liberia.

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