Insolite
À Mouila, démunis et chiens errants s’approvisionnent à la décharge publique
Les populations démunies de Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié et ses environs, s’approvisionnent dans les décharges des ordures ménagères. C’est l’Agence gabonaise de presse (AGP) qui rapporte cette information. À longueur de journée et de nuit, l’on assiste à un bal d’allées et venues de personnes adultes, enfants, personnes du troisième âge, et autres malades mentaux dans lesdites décharges. Cette situation étonne autant qu’elle indigne. Dans l’opinion, l’on s’explique mal que des populations d’une localité telle que Mouila, terre d’agriculture, des gens en soient réduits à fouiller les poubelles pour survivre. Cas d’Alain, cultivateur cité par l’AGP, riverain de la décharge de la cité SNI (société nationale immobilière) dans le 1er arrondissement de la ville de Mouila, ce dernier déplore « le spectacle qu’offre certains concitoyens plus ou moins bien-portants qui passent leur temps à écumer les poubelles alors qu’ils peuvent se servir de leurs bras pour faire un retour à la terre et devenir indépendants ». (…) «Nous ne devrions plus vivre en dessous du seuil de pauvreté avec la richesse que possède le pays, ne fusse qu’avoir accès aux services sociaux de base ». Alain conclu en invitant les autorités compétentes à prendre les mesures idoines pour résorber cette situation. Un chauffeur de taxi également cité par l’AGP raconte : « De passage un jour à bord de mon taxi, un chien donnant l’air d’un enragé s’est mis à poursuivre un enfant venu vider sa brouette pleine d’ordures et s’est ensuite intéressé à la fouille dans cette décharge, je suis vite descendu du véhicule pour le secourir au risque de se faire mordre. Ce cabot pensait être gêné dans sa recherche de nourriture». À l’instar de la décharge de Mindoubé, dans le 5e arrondissement de Libreville, les éboueurs de Mouila se sont donc trouvés cette nouvelle activité. Outre l’approvisionnement en denrées alimentaires, d’autres molvillois investissent les décharges publiques pour y faire de la récupération d’objets qu’ils revendent sur les marchés après les avoir transformés. Du recyclage qui nourrirait bien son homme, tout en faisant le bonheur de familles aux revenus moyens.
MEZ