Société/Environnement
Gabon : la population des gorilles “Atananga” en baisse ces 10 dernières années
Le 07 octobre 2022, le journal français « le Figaro » a consacré un reportage sur les gorilles du parc national de Loango, d’une superficie d’environ 1 550 kilomètres carrés, situé dans le site Ramsar du petit Loango, dans la province de l’Ogooué-Maritime. Nos confrères ont suivi un groupe de chercheurs qui, depuis plus de dix (10) ans, étudient les « Atananga », une famille de douze gorilles des plaines de l’Ouest, l’espèce la plus répandue dans le monde mais aussi la moins étudiée car plus difficile à approcher. Ajouté à cela, différents facteurs mettent en péril cette espèce de gorilles.
Contrairement aux gorilles des montagnes, ceux des plaines de l’Ouest ne font l’objet d’études que depuis la fin des années 1990. Leur population est très dense aujourd’hui. Environ 360 000 individus répartis dans 6 pays, notamment le Cameroun, le Congo et le Gabon. Pour ce qui est de la famille « Atananga », elle a commencé à être habituée à la présence humaine vers 2011. Le processus fut considéré comme atteint en 2016, lorsque les scientifiques ont commencé à organiser des visites, pour des touristes, de leur habitat naturel, à raison de quatre (4) visiteurs par jour.
Cette dernière décennie, le nombre de membres du groupe « Atananga » a beaucoup diminué en raison du transfert de 4 femelles vers d’autres groupes de gorilles et le décès de deux nourrissons. Le mâle dominant, un « dos argenté » baptisé Kamaya, d’environ 150 kilos, probablement né en 1990, a fondé sa famille en 2008, après sa période de mâle solitaire, quand il avait entre 13 et 18 ans.
Dans le parc de Loango, le gorille mâle fonde sa famille, en général, 3 ans après celui des montagnes. Son espérance de vie est de 30 ans, celui de la femelle est de 40 ans mais le taux de mortalité infantile (jusqu’à 4 ans) demeure élevé. Les principaux prédateurs du bébé gorille sont l’homme et le léopard.
Selon les observations des scientifiques, la Famille « Atananga » passe la majeure partie de leur journée à s’alimenter : tandis que le mâle dominant passe six heures, par jour, à manger 25 kilos de végétation, les femelles n’en consomment que 15 kilos. « Nous en apprenons davantage sur la diversité des gorilles de l’Ouest en termes de comportement et d’écologie », a déclaré la primatologue Martha ROBBINS, la responsable scientifique de l’expérience, avant de poursuivre : « nous avons également appris que leurs modèles de comportement social sont différents. Les gorilles de l’Ouest n’interagissent pas autant entre eux que les gorilles de montagne ».
Il est opportun de préciser que les maladies, le braconnage pour la viande de brousse ou le rapt de bébés pour en faire des animaux de compagnie dans des zoos privés en Chine ou en Russie, ainsi que la fragmentation de leur habitat naturel constituent des risques majeurs pour cette espèce de gorille qui, chaque année, décline de 3%.