Affaire NZOUBA NDAMA: la société civile congolaise exige des explications

Ce n’est pas demain la veille que l’affaire Guy NZOUBA NDAMA sera close. Outre le Gabon où l’interpellation de l’ancien président de l’Assemblée nationale est diversement appréciée et commentée, c’est une réaction d’indignation qu’affichent des organisations de la société civile congolaise. L’information émane de Radio France internationale (RFI). Le 20 septembre 2022, ces organisations qui œuvrent pour la promotion de la démocratie et les droits de l’homme, ont, en effet demandé des explications aux autorités congolaises jusque-là aphones. Pour rappel, Guy NZOUBA NDAMA, ci-devant président de Les démocrates (LD), parti d’opposition, a été arrêté samedi 17 septembre 2022 à la frontière congolo-gabonaise avec des valises contenant plus de 2 millions d’ un milliard de francs CFA en liquide.

Jugeant «très choquante et scandaleuse» l’image qui a circulé sur les réseaux sociaux montrant l’opposant gabonais avec des valises pleines d’argent lors de son interpellation par des gendarmes à la frontière congolo-gabonaise, Trésor NZILA l’un des porte-paroles de la société civile congolaise dont les propos ont été rapportés par le correspondant local de RFI, demande par voie de conséquence, des explications au gouvernement local. Pour les organisations de la société civile congolaise, la population a le droit de connaître le fin mot de cette histoire. Mais pour l’heure, «le silence des autorités congolaises quatre jours après ce scandale ne s’explique pas. Le gouvernement a l’obligation de dire la vérité aux Congolais. Il est important que cette situation soit clarifiée ; que l’origine des fonds et leur utilité soient connues».

Pointant la justice de leur pays, qui contrairement à son homologue du Gabon, est demeurée étrangère au débat, Trésor NZILA insiste et exige : « Le procureur de la République doit se saisir de ce dossier »(…)« Le procureur de la République doit se saisir de ce dossier parce qu’on ne peut pas comprendre qu’un opposant gabonais arrive sur le sol congolais les mains vides, puis rentre chez lui avec des valises (pleines d’argent). C’est incompréhensible. Lorsqu’on suit la réaction des autorités gabonaises, l’argent est effectivement parti du Congo et se trouve aujourd’hui dans le Trésor gabonais».

Pour Joe Washington EBINA, un autre acteur de la société civile congolaise, ce «scandale» est «une indifférence à la misère des congolais». D’autant qu’au quotidien l’actualité reprend en choeur le refrain de la crise financière et des nombreux accords avec la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Mais avec les valises d’argent sorties de leur pays, les congolais «demandent les explications des autorités». En effet, poursuit-il, il faut expliquer aux retraites qui n’arrivent pas à toucher pensions pourquoi il y a autant d’argent qui sort alors qu’eux n’arrivent pas à vivre correctement». Avec autant d’argent, Joe Washington EBINA regrette tous les chantiers non exécutés,pas d’ambulance dans les villages, pas de centre de dialyse, des étudiants en souffrance à l’étranger. Il est radical, mieux qu’à Guy NZOUBA NDAMA, ce milliard aurait contribué à régler un certain nombre de problèmes auxquels font face les congolais.

MEZ