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Gabon: la banalisation du milliard

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Les conclusions de l’opération Scorpion, le montant anormalement élevé de la dette intérieure lié à de la surfacturation et aux fausses déclarations, fraude fiscale et l’interpellation de Guy NZOUBA NDAMA, l’ancien président de l’Assemblée nationale : autant de scandales à répétition qui ont occupé et /ou occupent l’actualité politique et sociale de notre pays. Des faits autour desquelles gravitent des sommes qui pourraient donner le tournis au citoyen lambda, mais qui semblent ne pas représenter grand-chose pour certains.

C’est presque devenu normal : à chaque fois qu’un scandale éclate, impliquant un responsable en exercice ou ayant quitté ses fonctions, les sommes distraites ne sont que très rarement en dessous du milliard de francs CFA (1.000.000.000 FCFA), comme si cela ne représente que de l’argent de poche. Des 85 milliards de francs CFA disparus, en moins de deux ans, à Gabon Oil Company (GOC) à l’affaire entourant le leader du parti Les Démocrates (opposition), en passant par les conclusions de la Task Force sur la dette intérieure, qui ont révélé que, sur 559 milliards de francs CFA de dette intérieure auditée, 370 milliards étaient liés à de fausses créances, soit 67% du stock audité.

Un crève – cœur alors que le quotidien des Gabonais s’assombrit au regard de la cherté de la vie, avec des produits tels que le bidon de 5 litres d’huile qui, en deux ans, n’a cessé de voir son prix augmenter, de 4 500 francs CFA à 9 500 FCFA aujourd’hui.

Nombreux sont ceux qui ont regardé cette vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux et certains partis de l’opposition, tels que le Rassemblement pour le Gabon (RPG) et Les Démocrates, appellent les populations à ne pas permettre qu’un ancien haut dignitaire de la République soit traité de la sorte.

Il y a, probablement, des choses à redire sur le modus operandi utilisés par les gendarmes de la brigade de Léconi, mais cela peut – il occulter le fait qu’une importante somme d’argent soit transportée dans des valises sans être déclarée, que son “propriétaire”, selon le substitut du Procureur de la République près le Tribunal de 1ère instance de Franceville, ait essayé de dissimuler son existence et, surtout, ait du mal à justifier sa provenance ?

“Charité bien ordonnée commence par soi – même”, dit le proverbe. Il est peut – être temps de mettre un accent particulier sur la haute stature morale que doivent inspirer ceux qui aspirent à prendre les rênes du pays ou à y occuper d’importantes responsabilités. C’est bien de pointer du doigt les insuffisances des autres, encore faudrait – il s’assurer d’être, un tant soit peu, irréprochable.

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