Société/Environnement

Gabon: pourquoi la HAC a-t-elle suspendu la Cigale enchantée ?

Publié

sur

Le 11 août 2022, la haute autorité de la Communication (HAC), l’organe chargé de la régulation des médias, a annoncé, par voie de communiqué, l’interdiction de parution, pour une période d’un mois, de l’hebdomadaire ‘’la Cigale Enchantée’’. Il est reproché au média de faire dans l’ « incitation à la haine, à la xénophobie, au racisme, au tribalisme », et de « porter atteinte à la cohésion sociale ».

Cette décision fait suite à la parution numéro 0079 du journal qui titre, en 1ère page, « La République s’aplatit aux pieds des Arabo – Berbères ». L’organe de régulation estime que cet article, illustré d’une photo de la 1ère Dame, Sylvia BONGO ONDIMBA, et son fils, Nourredin BONGO VALENTIN, qui fait état de supposés ‘’ malversations financières’’ sans y apporter de preuves conséquentes, constitue, entre autres, une menace pour l’ordre public, la stabilité des institutions et le vivre – ensemble.

C’est fort de cet esprit et selon les dispositions des articles 52 et 55 du code de la Communication que la HAC, présidée par Gervais NGOYO MOUSSAVOU, a annoncé, d’une part, « l’interdiction de parution d’une durée d’un mois du journal La Cigale Enchantée », et, d’autre part, « le retrait immédiat des kiosques du n°0079 dudit journal ». Cette décision a été prise en conformité avec l’article 55 de l’ordonnance n°00000010/PR/2018 du 23 février 2018 qui confère au Président de la HAC de prendre des mesures de retrait provisoire de l’autorisation de publier.

Cependant, au sein du monde de la communication gabonaise, les avis sont partagés. Si certains, comme Gabon Media Time, ont l’impression qu’il y a une sorte de deux poids deux mesures, se référant à la cabale médiatique orchestrée, depuis plusieurs semaines, par des médias réputés proches de la Présidence de la République, et qui ne sont pas inquiétés; d’autres, comme lalibreville, estiment que la HAC a fait preuve de beaucoup d’indulgence à l’égard de la Cigale enchantée, avec le risque, selon eux, que ce genre « d’égarement » ne devienne fréquent dans l’espace public.

Quitter la version mobile