Le “Made in Gabon” ne fait pas l’unanimité auprès des consommateurs

Le constat est patent: les populations gabonaises ne sont pas du tout friandes des produits locaux. En dépit des efforts consentis par les producteurs et manufacturiers nationaux, le “Made in Gabon” a du mal à passer auprès des consommateurs locaux. Dans le reportage diffusé le 28 juillet 2022 sur les antennes de la chaîne de télévision privée “TV+Afrique”, des manufacturiers gabonais qui exposent actuellement à l’esplanade dite du mausolée Léon MBA, se plaignent notamment de ne pas être assez soutenues par les autorités compétentes dans la promotion de leurs produits. Or, l’absence de promotion est très préjudiciable à la vitalité d’un produit aussi bon soit-il.

Outre cela, il regrettent de ne pas pouvoir disposer de leurs produits au sein de la grande distribution. À l’instar des PME du secteur agricole et agroalimentaire au Gabon que le gouvernement gagnerait à stimuler davantage. Quoique certaines grandes surfaces s’engagent déjà à promouvoir dans leur espace les produits locaux. Une problematique largement abordée le 20 mai 2022 lors de la première édition du Forum agricole de “La Fabrique des champions”, organisée à Libreville par Okoumé Capital. Les grandes surfaces concèdent à travailler peu à peu avec des PME locales mais sous condition de la qualité et la quantité des produits proposés par ces PME. Or, pour relever les défis quantitatif et qualitatif exigés les artisans ont besoin de financements.

Pour tenter un temps soit peu se remédier à cette situation, la direction générale de l’Artisanat et du développement des services a lancé le 15 juillet 2022, une exposition vente dénommée le mois de la consommation des produits locaux. Ouverte par le ministre du Commerce, cette exposition devrait s’achever le 15 août. Pour Yves-Fernand MANFOUMBI, «la première édition de ce qui sera organisé chaque année sous la dénomination de mois de consommation des produits locaux». Objectif clairement affiché : valoriser le savoir-faire des artisans gabonais tout en célébrant leur créativité afin de redynamiser ce secteur d’activité jusqu’ici nonchalant.

Mais suffit-il d’organiser une exposition de produits locaux pour attirer les consommateurs gabonais ? Pas si sûr. De fait, ce n’est pas la première fois qu’une initiative est lancée. Le problème réside dans les politiques publiques qui ne plaident pas assez en faveur des entreprises artisanales locales. Un diagnostic posé par le ministre du Commerce et des PME/PMI qui entend relever principalement trois défis majeurs: «Premièrement, parvenir à la transformation des entreprises artisanales et réussir la relance du secteur. Deuxièmement, parvenir à améliorer la formation des artisans et des travailleurs indépendants. Troisièmement, parvenir à rapprocher les financements au plus près des besoins des artisans».

MEZ