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Les populations de Mimongo attendues aux urnes le 20 août, malgré leurs problèmes interminables

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Le 20 août 2022, auront lieu les élections législatives partielles dans les circonscriptions ayant enregistré des démissions. Dans le premier siège du département de l’Ogoulou (Mimongo), le Parti social démocrate (PSD) a décidé de reprendre le fauteuil laissé vacant après le départ de l’ancienne députée Gladys MOULENGUI. Le parti de Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU a, en effet, investi Andréa MBIGOU, présentée à souhait comme une jeune cadre dynamique déterminée à maintenir, coûte que coûte, ce siège dans l’escarcelle de son écurie politique. La tâche ne s’annonce cependant des plus difficiles pour la candidate qui devra démontrer ses capacités de rassembleuse en allant à la reconquête d’un électorat plus tout à fait en odeur de sainteté avec le PSD du fait du bilan négatif de l’ancienne députée.

Pour rappel, Mimongo et ses environs constituent un des bastions traditionnels du PSD. Mais le bilan du parti de l’ancien vice-président dans la localité passe pour quasi nul. La population locale a souvent reproché à la députée sortante son inaction et son manque d’initiative en faveur de ses électeurs. Mimongo passe pour un bourg où il manque de tout ou presque. Dans un tel contexte, le départ de l’ex-élue PSD sonnait quelque peu comme un ouf de soulagement. Aucune des promesses faites par l’ancienne élue aux populations de Mimongo n’a vue le jour. Mimongo connait d’énormes difficultés: route, électricité, eau potable t bien d’autres besoins existentiels manquent à l’appel. L’exode rural conséquent a fini par dépeupler les lieux.

Les écoles primaires ferment faute d’enseignants et les dispensaires, faute d’infirmiers. En 2020, les jeunes ont menacé de chasser le Préfet, le Commandant de Brigade et les administrations locales. La ville est dans le noir. Les fonctionnaires de l’Etat, affectés dans le cadre de l’éducation et la santé, refusent quasiment de s’y rendre. À peine long de 96km, le tronçon Mouila/Mimongo est est particulièrement redoutable pour les transporteurs. À hauteur de Mossighet 58 km, Ekembelé 42 km, des bourbiers se sont formés. Il faut un véhicule tout terrain. Dans ces conditions, beaucoup de natifs même installés dans le chef-lieu de province Mouila, renoncent à se rendre à Mimongo. Cette route est difficile depuis des décennies. Et le changement ne semble pas pointer à l’horizon. Maintes fois, les populations ont barricadé la voie publique pour manifester leurs mécontentements.

Le 19 octobre 2020, le gouverneur de la Ngounié, Paulette MENGUE M’OWONO, qui avait alors entamé une tournée de prise de contacts avec l’ensemble de ses administrés, avait hésité à se rendre à Mimongo. Le 25 juin 2022, MOTOMBI Madeleine est décédée à Étéva. Cette pauvre femme du troisième âge n’a pu être transporté à temps à l’hôpital en raison du mauvais état de la route sur l’axe Yéno-Bilengui. Andréa MBIGOU aura donc face à elle deux forces en présence : le candidat Pdg qui va certainement déployer l’artillerie lourde pour remporter ce siège, et l’hostilité des populations locales. Le dynamisme tant vanté à la candidate PSD se frottera ainsi à la réalité des joutes électorales. Candidate face à l’électorat dans un contexte de désaffection de l’opinion locale vis-à-vis de ses élus. Ça reste à voir. Pour l’heure rien d’officiel, car le Centre gabonais des élections annoncera dans quelques jours la date de dépôt officiel des candidatures.

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