Société/Environnement
Gabon: vers la fin des médias traditionnels avec l’avènement des NTIC ?
Depuis quelques années, le numérique révolutionne de nombreux domaines et les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) offrent de plus en plus de solutions aux pays en voie de développement. Dans certains d’entre eux, elles permettent, notamment, de réduire les distances en donnant accès à des services bancaires, administratifs, médicaux et autres aux populations, ce qui cause un effet néfaste pour les médias traditionnels. Ayant déjà mis la presse papier en difficulté, la presse en ligne risque d’éteindre la radio et la télévision, notamment avec la prolifération des web – TV.
Conscient des avantages socioéconomiques offerts par les nouvelles technologies de l’Information et de la Communication, le Gabon, notre pays, depuis 2012, a massivement investi dans la construction d’un réseau haut débit à fibre optique. Ainsi, le coût d’accès à Internet a été divisé par 10 depuis 2010, et le nombre d’abonnés a été multiplié par 7 durant cette même période. Une véritable aubaine puisque Whatsapp, Facebook, Linkedln ou Instagram sont autant d’applications que l’on trouve dans les téléphones des jeunes et moins jeunes d’aujourd’hui, ultra – connectés aussi bien pour le travail que pour les loisirs.
L’ampleur du phénomène est telle que les médias dits traditionnels – la radio, la télévision et la presse écrite – ont du mal à ‘’suivre la cadence’’ et sont de plus en plus délaissés par le public. «Ça a un impact parce que nous n’arrivons pas à vendre l’Union. A chaque fois que des gens viennent nous demander les journaux du jour, on leur en présente certains parmi lesquels l’Union, Echos du Nord ou Gabon Matin. Mais ils disent que ce n’est pas la peine pour l’Union puisqu’on le leur envoie dans le téléphone», a déclaré un gérant de kiosque à journaux, au micro de nos confrères de “NOUR Radio TV”.
D’autres estiment que c’est ‘’de bonne guerre’’. « Aujourd’hui, il y a les NTIC, notamment les réseaux sociaux et autres. C’est plutôt aux autres médias de s’adapter à cette nouvelle concurrence qui est faite », a soutenu le responsable du magazine Zoom Hebdo, Achille MAPOUPOU.
Cependant, une certaine concurrence déloyale est à déplorer. « Il faut dire que les réseaux sociaux sont un monde virtuel dans lequel les gens font des publications gratuites et ça, c’est un souci car nous sommes des sociétés, avons des charges et autres et nos services sont payants. Nous misons, maintenant, sur la qualité du produit, sa fiabilité et nous tendons à digitaliser un peu tous nos services», a poursuivi Achille MAPOUPOU.
Bien qu’ils soient confrontés à une menace grandissante dans le monde de la digitalisation, les médias traditionnels peuvent converger avec les NTIC pour une meilleure rentabilité de leurs services. Il est opportun de rappeler que, selon l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), l’agence des nations unies spécialisée dans les technologies de l’information et de la communication, en 2017, le Gabon a gagné 10 places dans le classement mondial des TIC et se positionne comme le 6ème pays le plus connecté du continent noir.