Société/Environnement
CNSS et CNAMGS: ABO dit qu’il ne “tolèrera plus longtemps la persistance des dysfonctionnements”
Ce 27 mai 2022, Ali BONGO ONDIMBA a convoqué au palais de la République, les principaux responsables de la Caisse nationale d’assurance maladie et de la garantie sociale (CNAMGS) et de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Avec les ministres de la Santé, Guy Patrick OBIANG NDONG et sa collègue du Budget, Edith EKIRI MOUNOMBI épouse OYOUOMI, ils ont évoqué les options qui pourraient permettre de sauver les structures de l’assurance maladie et la sécurité sociale gabonaise. À ce sujet, le chef de l’état s’est fait menaçant, en exigeant des solutions pérennes pour que plus jamais des «dysfonctionnements» ne perturbent leur fonctionnement.
La réunion d’urgence convoquée par le président de la République se tenait dans un contexte de menace de fermeture de l’ensemble des agences CNSS du territoire dès le lundi 30 mai 2022. Une menace brandie jeudi 26 mai 2022 par le Syndicat des professionnels de sécurité sociale (Sypross) à l’issue d’une assemblée générale tenue à Libreville. Alors qu’ils protestaient contre les retards dans le paiement de leurs salaires et des pensions retraites.
À la demande du président de la République, «des décisions fortes ont été prises afin que les prestations relevant de ces entités soient totalement assurées. En contrepartie, le mode de gouvernance de ces structures et des hôpitaux devra être sensiblement revu». Disant vouloir plus d’efficacité et d’efficience dans l’intérêt des gabonais, a conséquemment avertis qui de droit de ce que «pas plus que dans d’autres domaines, je ne tolérerai plus longtemps dans celui-ci la persistance de dysfonctionnements».
Car, au regard de la situation qui prévaut notamment à la CNSS, par la voix de son président André Richard NDI BEKOUNG, le Sypross déplore que «ce matin (jeudi, ndlr) nous avons décidé de prendre nos responsabilités, compte tenu du fait que nos salaires ne sont pas reversés à temps. Nous disons que les salaires ne sont pas payés à la date du 30 à la CNSS mais le 25. Les cinq jours francs que l’administration octroie, c’est à titre exceptionnel devant une situation financière difficile mais cela ne doit pas être récurrent ».
Le président du Sypross poursuit: « Nous avons, en outre, constaté que la quinzaine du mois de mai n’a pas été reversée. Alors que nous payons nos maisons avec cet argent. C’est pourquoi, dès lundi, toutes les agences CNSS seront fermées jusqu’à ce que nous aurons des garanties sur le versement de nos salaires à date échue ainsi que les pensions retraites ». Fort de tout ce constat : « Nous avons donc décidé que, dès ce lundi 30 mai, étant donné que la loi ne nous exige pas de déposer un préavis de grève lorsqu’il s’agit du non-respect du paiement des salaires, de la fermeture de toutes les agences de Libreville et de l’intérieur du pays ».
À charge donc aux responsables de l’entreprise de déminer une situation sociale explosive dans une entité publique en grande difficulté financière. La CNSS est en proie à d’énormes difficultés financières et de fonctionnement depuis une quinzaine (15) d’années. Conséquence de la gestion scabreuse et opaque dans laquelle ont quasiment tous trempé les directeurs généraux qui s’y sont succédés.
André Richard NDI BEKOUNG se veut clair:« Nous sommes prêts à faire des sacrifices mais nous ne sommes pas prêts à accepter même un seul licenciement à la CNSS ». La menace de grève brandie par le Sypross trouve son fondement dans un rapport du cabinet Finactu basée au Maroc dans lequel le gouvernement est sommé de renflouer les caisses de la CNSS à hauteur de 500 milliards FCFA d’ici le mois de juillet 2022 pour éviter de mettre la clé sous le paillasson.
Autre solution d’urgence préconisée par Finactu pour sauver la CNSS qui ne pourra plus être solvable dans deux mois: ramener l’âge de départ à la retraite à 62 ans au lieu de 60 ans pour permettre de relever la barre financière de la caisse. Auquel cas, la CNSS sera contrainte de cesser ses prestations. Des propositions qui ont notamment été épluchées par Ali BONGO ONDIMBA, les principaux responsables de la CNSS et la CNAMGS au cours de l’entrevue de ce vendredi 27 mai 2022 au palais du bord de mer.
MEZ