Economie
Gabon /Trafic du bois: le secteur enregistre 184,8 milliards de Fcfa de pertes
Selon le ministre délégué aux Eaux et forêts, Stéphane BONDA, «le trafic illégal du bois fait perdre au Gabon chaque année plus de 184,8 milliards de FCFA». Ce dernier s’est exprimé le 26 avril 2022, au cours d’un atelier de formation des magistrats et des juges sur l’application des lois en matière de lutte contre le commerce illicite du bois. Lequel avait pour objectif de mettre en place des procédures qui vont renforcer la lutte contre ce fléau.
À charges, le ministre délégué explique que cette situation, loin d’être un phénomène nouveau au Gabon, est encouragé par la faiblesse, sinon l’absence, de l’application du cadre légal du secteur forestier.
Participant à cet atelier, l’ONG Brainforest souligne avec insistance qu’une bonne partie du bois coupé illégalement dans les forêts gabonaises, ainsi que des espèces forestières protégées, sont vendues clandestinement sur le marché asiatique. Pour rappel, la forêt est la deuxième source des richesses du Gabon avec une contribution au produit intérieur brut (PIB) d’environ 6 %.
Même son de cloche du côté du directeur général des Eaux et forêts, Ghislain MOUSSAVOU, qui relève la non application des lois en vigueur. «Pour appliquer les lois, il faut des gens qui connaissent la loi. Et ensuite, ces gens doivent avoir les moyens. Et au-delà de ces moyens, ces personnes doivent pouvoir se mobiliser sur le terrain en étant capable à la fois de sensibiliser les différentes composantes de la société, qui sont concernées par la problématique, tout en étant capable de stopper les actions sur le terrain et de conduire les procédures judiciaires jusqu’au bout. Donc, il n’y a pas de problème de lois, mais, un problème d’application de la loi».
Mais outre la faiblesse ou absence d’application des lois légales, le magistrat hors hiérarchie, Stanislas KOUMBA observe des faiblesses dans l’appareil légal : «On est supposé connaître toute la loi, mais il y a des détails. Il y a aussi certains événements qui arrivent et qui nous font comprendre que même la loi elle-même a des faiblesses. Donc, il nous faut surmonter cela».Gageons que la batterie de recommandations qui a sanctionnée l’atelier sera concrétisée.
MEZ