Gabon: Jean Rémy YAMA, fonctionnaire fantôme, abandon de poste, voici les raisons de sa radiation de la fonction publique

Fonctionnaire fantôme”, l’entend-on qualifier. Mais cela ne serait point fortuit, à ce qu’il semble apparaître dans ses états de service, qui révèlent une absence totale de son poste au cours des 6 dernières années. Toute chose qui justifie sa radiation conformément à l’article 152 de la loi 8/91 qui dispose, en son alinéa 5, qu’en cas d’abandon de service sans motif valable pendant 3 mois, le licenciement intervient sans consultation des organismes disciplinaires.

En effet, exerçant en qualité de maître assistant au secrétariat général de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM), à Franceville, le président du Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec) avait semble-t-il, choisi la lutte syndicale, au profit de son poste fonctionnaire qu’il aurait purement et simplement abandonné. Ce sont donc 6 années et non 3 mois d’absence du poste comme le stipulent les textes qui auraient été accordés au syndicaliste. 

Pourtant à en croire la vice-présidente du Snec, Nathalie SIMA EYI, «alors que nous attendions qu’il soit auditionné par le juge, le Snec apprend avec stupéfaction aujourd’hui, la radiation immédiate et sans indemnité de son président Jean-Rémy YAMA des effectifs de la Fonction publique». Arguant que celle-ci aurait été faite «en violation flagrante» des dispositions de l’article 10 du décret n°866 fixant le statut particulier des personnels enseignants de l’Enseignement supérieur et de l’article 134 de la loi n°8/91 portant statut général des fonctionnaires qui recommande la tenue d’un Conseil de discipline.

Pour rappel, Jean-Remy YAMA est actuellement en détention préventive depuis la fin du mois de février 2022, dans le cadre de l’affaire de la SCI Serpentin, où il a été cité pour escroquerie. Et sa détention n’aurait rien à voir avec la radiation dont il a fait l’objet. L’on pourrait croire à l’acharnement du sort contre ce leader syndical.