Justice
Affaire BLA: Convoqué en France Jessye ELLA rassure le Gabon “n’a absolument rien à cacher”
Appelés à être entendus dans le cadre des conditions de détention de Brice LACCRUCHE ALIHANGA jugées arbitraires par ses avocats, plusieurs membres du cabinet présidentiel ainsi que de l’administration judiciaire et pénitentiaire y ont opposé une fin de non-recevoir. Pourtant, le porte-parole de la présidence de la République, Jessye ELLA EKOGHA a lui répondu de manière favorable à l’adresse de la magistrate française saisie par les frères LACCRUCHE ALIHANGA. S’il n’avait pas obligation de s’y conformer pour le conseiller spécial d’Ali BONGO ONDIMBA, il s’agissait là plutôt d’une occasion de rappeler l’indépendance de la justice gabonaise, mais également de faire montre d’une totale transparence dans la gestion de ce dossier.
Peu de temps après leur arrestation, en janvier 2020, les frères Brice et Grégory LACCRUCHE ALIHANGA ont saisi la justice française pour dénoncer les traitements de détention peu orthodoxes. C’est donc à ce titre qu’une magistrate française avait alors adressé dès mai 2021 des demandes d’audience, au sein de l’administration gabonaise. Un acte auquel, le porte-parole de la présidence n’a pas rechigné à répondre. D’autant qu’il y a été appelé en qualité de «simple témoin».
«La Présidence, que je représente ici et qui n’est nullement mise en cause dans ce dossier, je tiens à le préciser, n’a absolument rien à cacher. Nous sommes dans la transparence. J’ai donc répondu aux questions de la magistrate. Mon audition s’est passé dans un climat cordial et très serein». A-t-il indiqué lors de son retour de France où il s’est prêté au jeu des questions réponses avec la justice française.
Par ailleurs, la procédure engagée au pays de MACRON par les frères LACCRUCHE ne sauraient interférer avec celle initiée au Gabon où Brice LACCRUCHE ALIHANGA est poursuivi pour de nombreux chefs d’accusation. Celle-ci porte sur les conditions de détention des personnes mises en examen dans le cadre de l’affaire anti-corruption.
En effet, rappelle Jessye ELLA EKOGHA, «le Gabon est un pays souverain. Sa justice est indépendante. Personne, dans le pays et a fortiori à l’extérieur, ne peut s’ingérer dans ses affaires». À ce titre, les décisions de justice prises à l’endroit des personnes concernées par le Gabon demeurent et ne souffrent d’aucune contestation.
Selon un juriste international, «l’utilité d’une telle procédure est de permettre aux intéressés, après avoir purgé des années en prison, d’obtenir d’éventuels dédommagements financiers. Mais sans garantie aucune car ce genre de démarche est très aléatoire», insiste-t-il.