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Gabon /Réforme du Code civil: Halte aux interprétations controversées

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À l’occasion du Conseil des ministres tenu le 23 mars 2021, celui-ci a adopté 3 projets de loi, visant à améliorer la protection de la femme et à renforcer l’égalité des genres au Gabon. Lesdits textes qui reconsidèrent la position de la femme dans le foyer suppriment le statut de chef de famille tenu jusque-là par l’homme, démettent la femme de son devoir d’obéissance envers ce dernier et initient entre autres, le divorce par consentement mutuel des époux. Pourtant, peu ou pas compris par de nombreux compatriotes, ces projets de loi, salutaires à certains égards, font l’objet de controverses dans l’actualité nationale et internationale, notamment Radio France internationale (RFI), qui en a fait une interprétation toute particulière. 

Alors que la réforme est saluée à l’échelle internationale, dont les femmes de l’Organisation des Nations unies (ONU), à RFI il semble que les modifications apportées n’ont point été saisies de la bonne oreille. À telle enseigne qu’au Gabon, l’on soupçonne un manque de professionnalisme et peut-être même un acte de malveillance de la part de ce média, qui a pourtant longtemps été respecté et vu comme une référence du traitement de l’information en Afrique. 

Ainsi, concernant la suppression pure et simple du statut de chef de famille et le devoir d’obéissance de l’épouse, dans le Code civil, le média a indiqué, «dans un couple, le mari devra partager le rôle de chef de famille». Avant d’ajouter au sujet du divorce, «désormais, les fautes commises par l’homme peuvent aussi justifier la séparation. C’est le cas, par exemple, de l’adultère. Actuellement, le divorce est prononcé seulement lorsque l’adultère a été commis par la femme. Le nouveau texte introduit, par ailleurs, le concept du divorce par consentement mutuel. Et la femme n’est plus obligée, en cas de voyage avec ses enfants, de demander une autorisation à son époux».

Or, précise un juriste gabonais, par ailleurs spécialiste du sujet, le Code civil actuel prévoit déjà le divorce pour faute, de la part du mari comme de la femme, dans certains cas précis et comprenant notamment l’adultère. En matière de divorce pour adultère, la modification envisagée ne ferait que préciser la définition juridique de l’adultère afin de s’assurer que les tribunaux saisis d’un cas de divorce pour adultère appliquent les mêmes critères à un homme ou à une femme. La vrai réforme envisagée en matière de divorce est l’introduction du divorce par consentement mutuel, permettant aux couples souhaitant divorcer de le faire sans avoir à établir de faute, tout en demeurant encadré par une procédure judiciaire assurant la protection des intérêts de chacun des époux et de leurs enfants. 

Si le média est connu au Gabon pour ses dérives et ses écarts, il semble de plus en plus qu’il nourrisse une vision manichéenne, qui concède une analyse romantique de l’opposition et démoniaque du pouvoir, s’indignent certaines analyses qui s’accordent à dire qu’en Afrique, «les journalistes des médias occidentaux», ont

«une approche idéologique, qui, fait du pouvoir un adversaire par nature mais qui ne résiste pas à la réalité», précise un journaliste gabonais. 

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