Justice
30 ans de prison pour le meurtrier d’un Français, intendant de la Présidence de la République gabonaise
Au terme d’une délibération longue de plusieurs heures, le mardi 23 mars 2021, la Cour d’Appel de Libreville a infligé une peine de 30 ans de prison dont 5 avec sursis, à l’assassin de Jean-Louis COULON, intendant de la Présidence de la République, tué en 2012 à son domicile. Lionnel ZOGO ALLOGO écope d’une lourde peine alors qu’il est en détention depuis 9 ans déjà.
Âgé de 22 ans au moment des faits, l’assassin a sans cesse multiplié les versions à la barre. Mais selon “L’Union”, il en ressort qu’au cours de cette funeste nuit, l’accusé et deux de ses amis, dont l’un résidant dans la cité de la Démocratie, décident de pénétrer dans ladite cité pour commettre un cambriolage au domicile de M. COULON.
Une fois sur place, les malfrats disjonctent le compteur d’électricité et coupent ainsi le courant. C’est alors que le ressortissant français sort de sa maison pour s’enquérir de la situation. Dehors, les trois larrons lui tombent dessus à bras raccourcis. Mais la victime, ancien militaire de son état, se défend si bien face à ses agresseurs que Lionnel ZOGO ira dans la cuisine se saisir d’un couteau avec lequel il va poignarder le Français à plusieurs endroits, en même temps que ses comparses le rouent de coups à l’aide de morceaux de bois.
Après avoir réglé son compte au propriétaire des lieux, les trois larbins vont dévaliser sa maison. Puis, ils prendront soin de dissimuler le corps de l’expatrié dans le coffre de sa voiture, qu’ils iront même jusqu’à incendier après l’avoir poussée plusieurs mètres plus loin. En cavale, Lionnel ZOGO et un de ses complices seront rattrapés quelques jours plus tard. Le complice, mineur à l’époque, avait écopé de 10 ans de prison dont 4 avec sursis.
Pourtant, à la barre, le meurtrier va nier tout en bloc, rapporte encore “L’Union”(N13585), disant tantôt n’être impliqué que dans le cambriolage mais pas dans le meurtre, tantôt soutenant qu’il aurait été approché par le père d’un de ses complices pour fausser le récit des faits, contre une belle somme d’argent et un voyage pour les États-Unis. Des versions changeantes qui n’ont pas ému le représentant du parquet général, qui a requis la perpétuité pour l’accusé.
Finalement, la Cour d’Appel a tranché pour requalifier les faits en meurtre plutôt qu’un assassinat, condamnant Lionnel ZOGO ALLOGO à la réclusion criminelle pour 30 ans, dont 5 avec sursis.