Politique
Gabon /Révision constitutionnelle: Le Gouvernement et la majorité présidentielle approuvent, l’opposition et la société civile dénoncent
Le projet de loi portant modification de la constitution entériné par le Conseil des ministres du 18 décembre 2020, ne manque pas depuis de faire couler beaucoup d’encre et de salive dans l’opinion nationale. Deux camps aux avis radicalement opposés s’invitent dans le débat. D’un côté le pouvoir en place, sans surprise, accueille le projet comme un progrès alors que les opposants au régime, fustigent un énième tripatouillage de la constitution. Morceaux choisis.
Pour Oswald Séverin MAYOUNOU, ministre délégué de l’Energie et des Ressources Hydrauliques et député du 1er Siège de Moanda, le projet de révision constitutionnelle est un fort signal d’égalité, de promotion de la bonne gouvernance et surtout de consolidation du pouvoir des institutions.
Eric Dodo BOUNGUENDZA, Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) abonde dans le même sens. «Avec le projet de loi portant révision de 26 articles de notre Constitution, le Gabon renforce davantage ses critères de démocratie moderne, juridicise efficacement sa vie politique, et adapte au mieux ses règles constitutionnelles aux exigences de son temps présent et à venir», a-t-il affirmé.
Du côté de l’opposition, l’on est moins complaisant vis-à-vis du projet. Paul Marie GONDJOUT, cadre du parti Union nationale (UN), la question de l’intérim du Président de la République par exemple, est incohérente. «Aujourd’hui il nous est proposé un triumvirat composé du président de l’Assemblée nationale, du président du Sénat et du ministre de la Défense. Quid du Premier ministre ?», s’est-il interrogé, d’autant qu’il a regretté «que pour régler cette question qu’il soit fait référence à une vielle disposition de 1979 qui mettait en place un collège de 4 personnes», rapportent nos confrères de “Gabon Actu”.
Guy NZOUBA NDAMA, ancien président de l’Assemblé Nationale passé dans l’opposition en 2016, n’a pas mâché ses mots. «Je pense franchement que c’est une révision de plus et de trop», a-t-il déclaré. «Avec le fameux triumvirat où un ministre de la Défense va se retrouver à la tête de l’Etat avec deux élus, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat alors que son chef hiérarchique, le Premier ministre n’est pas dans ce triumvirat-là, je pense sincèrement que le Gabon a perdu le pôle nord», a-t-il estimé.
