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La France créerait de faux comptes Facebook pour influer sur les pays africains

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C’est ce qu’aurait révélé le réseau social Facebook au site d’informations de l’agence “Ecofin”, affirmant qu’il vient de démanteler sur sa plateforme trois réseaux d’influence ciblant l’Afrique. Deux d’entre eux sont originaires de Russie et le troisième de France. Selon le géant du web, ces réseaux tentent généralement d’influencer les débats publics africains en faveur de tiers ou des intérêts des pays d’origine du réseau d’influence.

Ces dernières années, les tentatives extérieures d’influence des débats publics africains se sont multipliées, notamment sur les réseaux sociaux. Après avoir combattu, à plusieurs reprises, ces réseaux d’influences visant les pays africains, notamment en période électorale, Facebook a renforcé ses méthodes de lutte contre ces pratiques. Son dernier coup de filet a permis de démanteler trois importants réseaux d’influence russe et français.

Le premier réseau, d’origine française, était composé de 84 comptes, de 6 pages et 9 groupes sur Facebook, mais également de 14 comptes Instagram. Leur activité, qui a débuté en France, visait principalement la République centrafricaine et le Mali, mais aussi dans une moindre mesure le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, la Côte d’Ivoire et le Tchad, rapporte le site d’informations de l’agence “Ecofin”.

Ce réseau, essentiellement basé en France, a utilisé de faux comptes pour se faire passer pour des locaux dans les pays ciblés. Les faux comptes ont servi à publier et commenter des contenus, à gérer des pages et des groupes, en français et en arabe. Les sujets traités concernaient souvent l’actualité sur la politique française en Afrique francophone, la situation sécuritaire dans divers pays africains, mais également des soupçons d’interférence de la Russie dans les élections en République centrafricaine (RCA). Les faux comptes de ce réseau ont également publié massivement des commentaires de soutien à l’armée française.

«Bien que les personnes derrière cette activité aient tenté de dissimuler leur identité et leur coordination, notre enquête a trouvé des liens avec des individus associés à l’armée française», a révélé Facebook. Environ 5 000 comptes ont suivi une ou plusieurs des pages de ce réseau. Environ 1 600 comptes ont rejoint un ou plusieurs de ses groupes et près de 200 personnes ont suivi un ou plusieurs de ses comptes Instagram

Le second réseau d’influence, d’origine russe, comptait 63 comptes, 29 pages et 7 groupes sur Facebook, en plus d’un compte sur Instagram. Il s’est principalement concentré sur la République centrafricaine (RCA), et dans une moindre mesure sur Madagascar, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Mozambique, l’Afrique du Sud et la diaspora centrafricaine en France. Contrairement au réseau français, le réseau russe s’appuyait essentiellement sur des ressortissants locaux de la République centrafricaine et de l’Afrique du Sud.

Le réseau utilisait une combinaison de faux comptes pour commenter en français, en anglais, en portugais et en arabe des informations sur la COVID-19 et le vaccin russe contre le virus. Le réseau a également abordé les élections en RCA, le terrorisme, la présence de la Russie en Afrique subsaharienne. Des critiques sur la politique étrangère française et un coup d’Etat fictif en Guinée équatoriale ont aussi été diffusées.

Le troisième réseau d’influence, également d’origine russe, comptait 211 comptes, 126 pages et 16 groupes sur Facebook, en plus de 17 comptes Instagram. Il s’est concentré principalement sur la Libye, le Soudan et la Syrie. Ce réseau a utilisé des ressortissants locaux de Libye, d’Egypte, du Soudan et de Syrie. Ils ont utilisé de faux comptes pour publier dans les groupes en se faisant passer pour des médias.

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