Politique
Gabon: Démission de JMO, symbole d’une nouvelle ère de bonne gouvernance ?
Moins de 24 heures après la démission du désormais ex-ministre de l’Economie chargé de la relance économique, Jean Marie OGANDAGA, l’heure est à la pondération de ce geste inédit sous le magistère d’Ali BONGO ONDIMBA. Mais d’ores et déjà, beaucoup saluent une marque singulière d’éthique républicaine, conformément à la volonté du Chef de l’exécutif, de faire du Gabon un modèle de bonne gouvernance.
Éclaboussé depuis plusieurs semaines par un scandale financier dans lequel il est le premier mis en cause, l’ex-ministre de l’Economie a présenté hier, sa démission du Gouvernement OSSOUKA RAPONDA. En effet, il est soupçonné d’avoir perçu des rétrocommissions, afin de permettre à des entreprises pétrolières de bénéficier d’abattements fiscaux importants.
Les documents faisant état de ces transactions ayant fuité depuis des jours sur la toile, Jean Marie OGANDAGA était sous la pression des syndicats des régies financières, qui observaient déjà un mouvement d’humeur et également de l’opinion nationale. Après plusieurs jours de suspense, l’épée de Damoclès qui était au-dessus du ministre d’Ali BONGO est finalement tombée comme un couperet. OGANDAGA a donné sa démission.
Au-delà du scandale financier, qui devrait certainement faire l’objet d’une enquête dans les prochains jours, c’est la décision de l’ex-ministre qui interpelle l’opinion entière à plusieurs égards. Premièrement, de par son geste, Jean Marie OGANDAGA a consciencieusement ôté une épine dans le pied du Gouvernement. Par sa démission, il permet ainsi de ne pas gêner l’action du Gouvernement qui fait face au défi de la relance économique.
Deuxio, l’on peut voir dans sa démission, l’entrée dans une nouvelle ère la conduite des affaires publiques. En effet, le sommet de l’Etat s’est engagé depuis quelques années dans le combat de la promotion de la bonne gouvernance et la moralisation de la vie publique. La décision de Jean Marie OGANDAGA intervient parfaitement dans ce cadre, en se rendant de facto disponible pour faire face à la justice et répondre des actes qui lui sont reprochés.
Aussi, la démission d’un ministre de la carrure de Jean Marie OGANDAGA répond au devoir d’exemplarité prôné par le Chef de l’Etat, lui qui n’a pas hésité à se désolidariser de tous les cadres de la haute administration ou de la Présidence réputés proches de lui lorsqu’ils étaient impliqués de près ou de loin impliqués dans des affaires scandaleuses. En rendant son tablier, OGANDAGA se plie tout logiquement à la nécessité de rendre des comptes de sa gestion des affaires publiques. Celle-ci s’applique désormais à tous les niveaux.
Il convient de relever que les cas de sortie d’un gouvernement par démission sont rares au Gabon. De mémoire, les seuls cas répertoriés sont ceux de Zacharie MYBOTO, à l’époque ministre des Travaux Publics sous feu Omar BONGO ONDIMBA. Il y a également le cas de Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU, alors ministre de la Planification.
