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Le Gabon invité à un sommet sur le financement des économies d’Afrique sub-saharienne

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La ville de Paris accueillera en mai 2021 un sommet sur le financement des économies d’Afrique sub-saharienne pour tenter de trouver de nouvelles sources de financement de cette région durement affectée par les conséquences de la crise du Covid-19. C’est également dans la même optique que le Gabon y prendra part, au moment où la dette du pays fait jaser l’opinion nationale.

Entre 2006 et 2019, la dette des pays d’Afrique au Sud du Sahara, en baisse depuis les années 90, a été multipliée par trois, de 100 à 309 milliards de dollars, relèvent “La Libreville”. Aujourd’hui, la crise du Covid-19 a semble-t-il empiré les choses. Selon le FMI, les pays d’Afrique sub-saharienne, pris dans leur ensemble, pourraient se trouver face à un déficit de financement de 290 milliards de dollars d’ici 2023.

Toutefois, «ce n’est pas la crise du Covid qui crée l’inflation de dette: elle est intervenue au moment où l’Afrique était en phase de réendettement rapide et important», a souligné Guillaume CHABERT, co-président du Club de Paris, lors d’une conférence sur le thème: «L’Afrique de nouveau face au mur de la dette ?», selon “La Libreville”.

Face à cette situation, un moratoire sur le service de la dette a été mis en place dès le mois d’avril de l’année en cours par le Club de Paris et le G20, qui a permis de différer le paiement de 5,7 milliards de dollars d’intérêts. Trente-et-un pays africains en ont bénéficié. Encore en octobre dernier, le G20 s’est mis d’accord sur un «cadre commun» pour restructurer la dette de certains pays, impliquant les créanciers privés et la Chine, de loin le premier bailleur des pays africains.

Pas suffisant selon Guillaume CHABERT. «Le traitement de la dette ne va pas suffire, il faut une stratégie plus globale de financement, incluant davantage de flux externes, notamment privés, et des réformes permettant de renforcer le secteur privé africain et l’attractivité économique de l’Afrique», a-t-il estimé. C’est pourquoi le président français Emmanuel MACRON veut organiser un sommet en mai 2021 «pour essayer de définir des règles du jeu collectives, trouver de nouvelles sources de financement».

Pour autant, «l’Afrique n’est pas face à un mur de la dette car sa situation est différente par rapport à la fin des années 90», selon le banquier Benoît CHEVALIER, relevant le «grand dynamisme» du secteur privé africain et le succès de certaines émissions obligataires, comme en Côte d’Ivoire récemment. Le Gabon, quant à lui, est parvenu à gérer son endettement. Surtout sa dette intérieure, que le pays tente d’assainir depuis le mois de septembre dernier, grâce notamment au travail de la Taskforce de la Présidence de la République, qui a réussi en annuler une part significative.

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