Economie
Secteur Pétrolier /Fuites: Que reproche t-on à Jean Marie OGANDAGA ?
Depuis plusieurs heures sur la toile, circulent des informations mettant en exergue des exonérations abusives qu’aurait effectué le ministre de l’Economie et de la Relance, Jean Marie OGANDAGA (JMO) aux sociétés pétrolières. Ces documents issus des Directions générales du Trésor et des Douanes, ont été publiés par certains fonctionnaires des régies financières, jetant le discrédit sur le chef du département ministériel précité. A cet effet, le 25 novembre dernier par le biais d’un communiqué, le ministère de l’Economie est revenu sur ces propos diffamatoires, et annonce intenter une action en justice à l’encontre des responsables de ces informations jugées «erronées».
En effet, d’après les publications devenues virales sur le web, Jean Marie OGANDAGA aurait réalisé des accords transactionnels au détriment du Trésor public gabonais. Dans les faits, ces abattements ont été réalisés car ces entreprises ont été dans l’incapacité de payer des montants importants. Ainsi, au lieu de verser ses 4,516 milliards FCFA de dettes douanières impayées, Total a bénéficié d’une réduction de 85%, pour ne verser que la somme de 750 millions FCFA au Trésor public gabonais. Du côté de Perenco, la somme de 150 millions FCFA a été payée à la place du montant initial de 4,511 milliards de FCFA. Soit un abattement de 97%. Pour les auteurs de ces publications, JMO aurait extrapolé les montants de ces abaissements à des fins personnels. De plus, JMO est qualifié de « douanier privé » du Directeur général de Société des brasseries du Gabon (SOBRAGA) Fabrice BONATTI. Le ministre aurait permis à ce dernier de récupérer un navire, sans qu’il ne puisse s’acquitter des frais de douane d’un montant de 53 millions FCFA le 9 janvier dernier.
En réponse à ses accusations, le 25 novembre 2020, le ministère de l’Economie a réagi par le biais d’un communiqué suite aux documents qui suscitent moult polémiques sur les réseaux sociaux. Ainsi, les informations fuitées révèlent un caractère diffamatoire à l’endroit de JMO. Le département ministériel a également indiqué que les auteurs de ces informations ont réalisé une confusion majeure.
«Les auteurs de cette information confondent les pénalités réglementaires et les accords transactionnels […] ceux-ci estiment, à tort, que ces entreprises avaient manifesté la volonté de s’acquitter de leurs pénalités réglementaires qui fixent au plus haut niveau le seuil d’amende prévu par le code des douanes», a indiqué le Communiqué.
Pour JMO, les accords transactionnels ont été effectués dans le strict respect de l’article 327 du code des Douanes. Si les données chiffrées publiées ne sont pas remises en question, néanmoins le ministère fustige leur interprétation.
En somme, le moins que l’on puisse signaler, c’est que cette affaire intervient dans un contexte où le gouvernement est gangrené par plusieurs affaires de malversations financières.Les révélations récentes de la Taskforce présidentielle remettent à jour le problème de la transparence publique au Gabon. Pour l’heure, le ministère de l’Economie va s’atteler à engager des poursuites à l’encontre de ce qui apparaît plus que jamais comme une campagne de déstabilisation de JMO par les syndicats.
Nous y reviendrons.