Société/Environnement
Gabon: les populations de Mimongo privées d’électricité depuis une semaine
Depuis une semaine, les populations de Mimongo, dans la province de la Ngounié, sont sans électricité ni eau, du fait du mauvais état de la route qui ne permet pas aux camions citernes de livrer la Société d’eau et d’énergie (SEEG) en carburant pour le fonctionnement du générateur alimentant la localité. Conséquence, c’est à la lampe-tempête que s’éclairent les habitants à la nuit tombée.
Faisant déjà face au manque d’eau courante, le manque d’électricité vient de s’ajouter aux problèmes des populations de Mimongo, qui s’alimentent en eau dans les cours d’eau et rivières, faute de pouvoir parcourir des distances kilométriques avec des récipients à la main ou dans une brouette. Depuis près d’une semaine, c’est l’électricité qui est devenue une denrée rare dans le coin.
« Chaque jour qui passe la vie se complique. Les dirigeants de ce pays nous ont enlevé le droit à la vie. Si vous êtes privé, d’eau, d’électricité et même de la route, la vie pour vous n’est plus qu’un simple mot. Vous vous rendez compte que pour combler le manque d’eau, à défaut de se contenter de l’eau de la pluie, nous nous rendons à la rivière. Tout cela avec des risques de maladies », a expliqué un habitant de la commune à nos confrères de “Top Infos Gabon”.
En effet, ce “black out” s’explique par l’impraticabilité de la route, qui a fini de couper Mimongo de ravitaillement en carburant par les camions-citernes, indispensables pour alimenter le générateur d’électricité. Dans les foyers, c’est le désarroi. Seuls quelques boutiquiers ayant fait l’achat de groupes électrogènes pour éviter tout désagrément de ce genre. « Pour alimenter nos téléphones portables, il faut que l’on se rende chez le boutiquier afin de recharger la batterie, mais moyennant une somme minimale de 500 FCFA » a déploré un riverain.
Se sentant abandonnées par les pouvoirs publics, les populations de Mimongo brandissent à nouveau le spectre de la contestation comme ce fut déjà le cas au mois d’août 2019. Lors de ce mouvement d’humeur, les habitant de la localité étaient montées au front pour exiger la réhabilitation de l’axe routier Mouila-Mimongo afin qu’il soit praticable en toutes saisons, de même que l’amélioration globale de leurs conditions de vie.
Les autorités ayant concédé cette promesse, la colère était retombée. Seulement plus d’un an après, rien n’a bougé d’un iota. Pire, depuis déjà 10 mois, l’axe Bilengui-Yeno en passant par Nombo est barricadé par de nombreux éboulements, occasionnant ainsi l’isolation des populations des 6 villages qui sont sur ce linéaire et qui ont commencé à immigrer vers les autres localités, relèvent encore nos confrères.
Ironie du sort, le ministre en charge des Travaux publics, Armel BONDA BALONZI a effectué une visite récente dans la Ngounié mais s’est seulement arrêté à Fougamou, sa ville natale. Le sentiment général des populations est de plus en plus négatif et il n’est pas écarté qu’un mouvement d’humeur apparaisse à nouveau, si rien n’est fait.