Economie

“Que Mays MOUISSI me prouve qu’un pays peut se développer sans s’endetter”, dixit Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA

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Le Premier Ministre Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA a accordé hier 8 septembre 2020, un long entretien à la chaîne francophone “TV5Monde”, où il s’est agi pour elle de mettre en perspective son projet pour relancer l’économie du Gabon fortement ébranlée par la crise du Covid-19, non sans tacler au passage l’économiste gabonais Mays MOUISSI qui avait exprimé son inquiétude sur le niveau d’endettement du pays.

Fraîchement auréolée du succès de sa déclaration de politique générale, par ailleurs validée par 90% des députés de l’Assemblée Nationale, la Cheffe du Gouvernement fait déjà preuve de pugnacité et ne voudrait visiblement pas s’en laisser conter. Pour preuve, elle n’est pas tendre avec ceux qui critiquent l’action de la Haute Administration.

En effet, Mays MOUISSI, économiste, s’était récemment « inquiété du niveau d’endettement du Gabon parce que le service de la dette qui en découle est si élevé au regard du niveau des ressources propres de l’Etat, qu’il bride fortement les capacités publiques d’investissement et de financement des politiques sociales », au micro de nos confrères de “Gabonactu”. Il avait ainsi pointé du doigt « un recours excessif aux financements extérieurs », par l’Etat.

Interrogée par “Tv5Monde” sur cette sortie de l’analyste financier, Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA, un tantinet agacée, a donné une réponse pour le moins sanglante. « Que ce dernier nous dise quel pays s’est développé sans s’endetter ? Quand on lève de la dette, c’est pour développer une économie. On ne peut développer un pays sur la base des seules ressources propres. L’endettement sert à donner une bouffée d’oxygène à nos entreprises en temps de crise, à créer des emplois, faire des investissements d’avenir », a-t-elle tempêté.

Poursuivant sur le bien-fondé de l’endettement, elle a ajouté : « Aujourd’hui, en raison de la contraction de l’économie, le poids de la dette est plus important qu’hier. Mais quand l’économie repartira, ce taux d’endettement mécaniquement diminuera. Que Mays MOUISSI nous dise donc quel pays s’est développé sur la base de ressources propres. »

Pour rappel, le taux d’endettement du Gabon passer des 54,6% du PIB en 2019 à environ 64% en 2020, selon les prévisions. Il faut croire que sur cette question, les avis sont clairement tranchés. Pour le coup, autant dire que Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA, qui visiblement s’inscrit dans l’appréciation optimiste de cette dette extérieure, a sorti les griffes pour défendre sa vision. Le défi est donc lancé à Mays MOUISSI.

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