Economie
CEMAC : un arrangement annoncé avec la France pour « passer du CFA à l’ECO »
À la fin du mois de juillet 2020 dernier, des investisseurs internationaux ayant souhaité garder l’anonymat, avec des instances camerounaises, ont annoncé un accord entre la France et la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC). Il s’agirait d’abandonner le CFA, au profit de l’ECO.
En effet, à l’instar de leur homologues de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’ouest (UEMOA) , la nouvelle monnaie serait toujours liée à l’Euro sur la base d’une parité fixe, mais la France ne figurerait plus dorénavant dans les instances monétaires sous régionales. D’après « Agence ecofin« , il faudrait néanmoins observer que le rapatriement des réserves hors du compte des opérations du Trésor public français ne serait pas à l’ordre du jour, à l’instar de l’UEMOA. Bien qu’il faille préciser qu’en revanche, la CEMAC ne sera plus obligée d’effectuer sa consolidation de réserves de change en France.
Rappelons qu’en 2019, l’Union monétaire d’Afrique Centrale (UMAC), avait commencé le traitement de cette opération. Le seul aspect attendu étant la signature du Président en exercice de la CEMAC Paul BIYA, également chef de l’État camerounais.
«Nos amis de l’UMOA ont pris la décision de créer l’ECO. Mais naturellement.
l’ECO fait écho en Afrique centrale. Nous sommes entrain de négocier…» a indiqué Daniel ONA ONDO, président de la commission CEMAC.
Toutefois, il faudrait notifier la prudence des dirigeants de la sous région, quant à une annonce officielle. D’une part, plusieurs acteurs de l’opinion publique y voient une nouvelle forme de «servitude monétaire», du fait de l’implication du trésor public français. D’autre part, le Nigéria, première puissance économique africaine, ne souhaiterait pas la mise en place de cette initiative. Ne voulant pas constituer «le maillon fort qui tire les maillons faibles de la chaîne», à l’instar de l’Allemagne pour l’Union européenne.
En guise d’épilogue, la responsabilité du Cameroun sera importante sur cette question. Le pays étant certes la première puissance économique de la sous région, ne souhaiterait pas un nouveau contentieux avec son grand voisin Nigérian.