Politique
Gabon : Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA, celle qui met fin au règne des hommes
Sa nomination récente au poste de Premier Ministre a fait l’effet d’une bombe, tant elle était attendue partout sauf à ce poste stratégique qui a été occupé exclusivement par des hommes depuis le 17 août 1960. Avant cela, elle a été la première femme à être élue maire de la capitale, Libreville, et la deuxième femme nommée ministre de la Défense.
Tout un symbole. C’est le mot qui vient à l’esprit lorsque l’on s’attarde sur le parcours et l’ascension du nouveau Chef du Gouvernement. En effet, son look de première de la classe n’est pas que cosmétique puisqu’elle est véritablement la première en presque tout point de vue dans le pays. Avant sa nomination comme Premier Ministre, onze (11) hommes ont occupé le poste successivement, depuis Léon MEBIAME, aux indépendances.
Ce pur produit de l’école gabonaise, diplômée en économie de l’Institut gabonais de l’économie et des finances (IEF), est perçue comme une technicienne de renom, une qualité nécessaire pour relever les indicateurs socioéconomiques du pays, au plus bas. Si cet aspect ne suffit pas à lui seul, à justifier le choix d’Ali BONGO pour l’ancien Maire de Libreville, il faut croire qu’elle matérialise pour le moins, la volonté de ce dernier de mettre la femme au cœur de l’action publique.
Par ailleurs, comme le relève le site d’informations de la chaîne “Africanews”, Rose Christiane OSSOUKA bénéficie du soutien de personnalités influentes du clan des BONGO dont la puissante présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine MBORANTSUO et Patience DABANY, mère d’Ali BONGO. Des soutiens de poids qui ont sûrement joué de leur influence dans la montée vertigineuse de l’ex-ministre de la Défense, la deuxième de l’histoire après Angélique NGOMA.
Le 6ème Chef de Gouvernement depuis l’accès au pouvoir d’Ali BONGO est visiblement le fer de lance de ce dernier pour casser les codes et rompre avec une certaine tradition. Lui qui n’hésite pas à renverser l’ordre établi, comme il l’avait fait en nommant un natif de la province du Woleu-Ntem, Raymond NDONG SIMA, ou encore un non-Fang en la personne du défunt ISSOZET-NGONDET. Bref, un pouvoir de surprendre qui vient encore de faire son effet.
Reste donc à Rose Christiane OSSOUKA de se montrer à la hauteur de la responsabilité qui lui a été confiée. Chose qui ne s’avère pas être une sinécure, au vu des défis qui l’attendent, à commencer par la relance post-Covid-19, qui a laissé le pays exsangue et au bord de l’apoplexie. Pour ce faire, sa première mission sera bien entendu de former une équipe gouvernementale sur laquelle les Gabonais et Gabonaises pourront fonder leur espoir d’amélioration de leur quotidien. La tâche s’annonce titanesque…