Société/Environnement
Gabon: cybersexe et arnaque en ligne, nouveaux maux d’une société en changement ?
Les faits d’escroquerie d’un nouveau genre révélés ces derniers jours par l’histoire de cette compatriote et de ses complices ayant exercé un chantage sur un ressortissant étranger, sont la preuve que le pays a basculé dans un certain modernisme qui vient avec son lot de bénéfices et surtout de vices.
L’installation des technologies de l’information, de la communication relevant du domaine du numérique dans les habitudes populaires ne se fait visiblement pas sans causer au passage, des dégâts multiples, à commencer par l’exposition de la vie d’autrui à un danger permanent.
Les réseaux sociaux en particulier, sont un outil qui, entre les mains de personnes mal intentionnées, constituent une arme redoutable pour nuire à autrui ou à sa réputation, à sa dignité et même à sa respectabilité. Le dernier fait du genre en date, est certainement celui du ressortissant libanais, filmé en tenue d’Adam, par une jeune fille gabonaise, qu’il considérait pourtant comme son amoureuse, et qui menaçait de mettre ses images sur les réseaux sociaux faute de paiement d’une forte somme d’argent. Un épisode sordide qui témoigne de l’ancrage profond du vice inspiré par ces nouveaux moyens technologiques.
L’arnaque 2.0 et autres escroqueries d’un nouveau genre (cyberescroquerie), sont rendues possibles par la foultitude de possibilités et de libertés garanties par les outils du numérique. À la faveur de la montée de cette société 2.0, réseaux de pédophilie, prostitution, de trafic, d’escroquerie et autres plaisirs et comportements pervers et déviants s’arriment allègrement à ces nouveaux réseaux à but de socialisation, devenus fatals. Le piège se refermant le plus souvent sur les naïfs , les enfants et les personnes désespérés en quête d’amour, de sensations fortes ou de gain facile.
La situation critique actuelle du pays favorise la ruée vers ces échappatoires, où se mêlent et se croisent des anonymes, des lambdas tout comme des personnalités publiques et même des autorités. Sur la toile, tout est permis, ce qui malheureusement donne lieu aux divers scandales qui sont révélés au jour le jour. Bref, la preuve est faite que le monde a bien changé, et le Gabon n’est pas épargné.
Ce changement secoue violemment les consciences et promet de plus en plus de cas aussi scabreux les uns que les autres. Dans le fond, l’inévitabilité de ce changement des mœurs devrait amener le législateur à encadrer l’utilisation des technologies du numérique comme cela est fait ailleurs. Sinon, l’accent doit évidemment être mis sur l’éducation, surtout pour les plus jeunes, qui sont les plus susceptibles d’être exposés et donc les plus vulnérables. À défaut de vivre en vase clos pour éviter toute influence, le parapluie de l’éducation, des us et coutumes et des valeurs est le seul rempart contre les assauts de la modernité, dans son côté le plus pernicieux.