Société/Environnement
Gabon : Cette année, des grandes vacances pas comme les autres
La crise liée à la pandémie de coronavirus, qui s’enlise irrémédiablement sur le territoire national, semble avoir rebattu les cartes pour toutes les activités économiques et sociales, en particulier celles liées aux vacances de la grande saison sèche, encore appelées « grandes vacances ». Transporteurs et vacanciers, sont les victimes d’une reprogrammation des habitudes en cette année marquée par la propagation du coronavirus. De quoi augurer une période de grandes vacances pas comme les autres.
L’année dernière, à la même période, les agences de voyages étaient déjà débordées, grouillant de monde et croulant sous le poids des réservations pour des voyages en partance de la capitale, Libreville, vers l’intérieur du pays et inversement. L’année académique touchait à sa fin et les parents soufflaient en envoyant leurs enfants au village ou y allaient se ressourcer eux-mêmes, après plusieurs mois de travail.
Mais cette année, la situation a drastiquement changé. Dans les agences, ce n’est pas la grande bousculade. Certaines s’apprêtant même à mettre la clé sous la paillasson, définitivement achevées par le chômage technique qui dure depuis presque quatre mois, en raison de l’épidémie. Si une lueur d’espoir brille depuis l’annonce des nouvelles modalités de transport divers sur l’ensemble du territoire national, rien ne garantit que les grandes vacances se dérouleront comme de coutume.
En effet, la nouvelle réglementation des transports prévoit un dispositif sanitaire très strict, susceptible d’avoir une incidence considérable sur l’activité des transporteurs, à savoir la limitation du nombre de voyageurs et l’introduction de l’obligation du test négatif à la Covid-19 pour tout voyageur. De quoi freiner les ardeurs de ces derniers, en temps normal enthousiastes et nombreux, qui seront sans doute réticents à l’idée de voyager alors que le virus est encore très actif dans tout le pays.
De plus, la reprise progressive des activités académiques signifie que parents et élèves ne pourront pas se rendre dans leurs lieux habituels de villégiature, avant un certain moment encore. De quoi donner un coup encore plus dur aux transporteurs, dont le gros des bénéfices se fait durant cette période de grandes vacances. Le gouvernement n’a pas prévu d’indemnisation pour ce secteur d’activité gravement touché par la crise économique née de la pandémie.
Au final, il existe un risque réel que les voyageurs téméraires et irréductibles pourraient faire les frais d’une flambée de prix, occasionnée par le désir de rattraper ou de compenser les pertes enregistrées par les transporteurs ces derniers mois. Quoi qu’il en soit, voyageurs et transporteurs devront composer avec un contexte complexe et toujours incertain, mais avec l’espoir d’un retour progressif à la normale, à la condition que la situation épidémiologique du pays évolue dans le bon sens.