Politique
Gabon /Ogooué-Ivindo: qui pour succéder à Emmanuel ISSOZET-NGONDET ?
C’est la question qui taraude les esprits et qui cristallisera certainement les positionnements, à 3 années de la prochaine élection présidentielle. Le vide laissé par le diplomate, laissera sans doute la place à une lutte sourde pour s’attirer les faveurs des populations ogivines, lesquelles ont l’embarras du choix pour désigner un successeur à leur défunt fils.
La province de l’Ogooué-Ivindo, dans le Nord-Est du Gabon, a récemment fait le deuil d’un de ses fils les plus émérites, en la personne de l’ancien Premier Ministre, Emmanuel ISSOZET-NGONDET. Mais déjà les funérailles achevées, que l’opinion se demande quel est le candidat ayant assez de carrure pour lui succéder ? L’hebdomadaire “Le Temps” (N462), a fait le tour des fils et fils de la province, susceptibles ou pas d’être à la hauteur de l’héritage de l’illustre disparu.
À première vue, un homme d’État serait un remplaçant naturel pour un autre homme d’Etat, ce qui donc pourrait amener à braquer les regards sur l’actuel ministre des Affaires Étrangères, BILIE-BY-NZE. Cependant, nos confrères révèlent que le fils Fang n’est pas apprécié en pays kota, non pas pour son ethnie mais pour son caractère « égocentrique et clivant », au contraire du diplomate disparu qui fédérait autour de lui toutes les énergies.
Comme successeur à ISSOZET-NGONDET, des femmes d’Etat et d’envergure auraient pu faire l’affaire, comme Prisca KOHO, en charge du département ministériel des Solidarités Nationales, mais il semble qu’elle ne fasse pas le poids, encore moins une Georgette KOKO, qui a manqué d’influence alors même qu’elle était Vice-Premier Ministre. Chantal MEBALEY non plus ne semble pas une sérieuse concurrente.
Les femmes, a priori hors-jeu, il reste une arrière-garde de politiciens natifs de la province. Rigobert IKAMBOUAYAT NDEKA et Noël Nelson MESSONE, proches d’Ali BONGO, si on leur reconnaît un poids moyen dans la province, manquent cruellement de visibilité. Quant à Raphaël NGAZOUZÉ, il serait juste trop timoré.
Mais une lueur d’espoir repose justement sur deux personnalités que l’on peut considérer comme des espoirs pour la province. D’abord, Flavien ENONGOUE, ambassadeur du Gabon en France, d’ailleurs parent d’ISSOZET-NGONDET, jeune et dynamique, ancien conseiller d’Ali BONGO, il bénéficie d’un excellent carnet d’adresses et d’accointances avec le parti-Etat. Le plus grand défi du « philosophe » sera de quitter le terrain intellectuel pour glisser vers le terrain politique.
D’un autre côté, l’Ogooué-Ivindo peut compter sur un autre de ses fils, le maire de la capitale provinciale, Makokou, Roger EKAZAMA, homme expérimenté, longtemps proviseur du lycée d’Etat de Makokou. On le présente par ailleurs comme l’un des héritiers naturels de l’ancien Premier Ministre, et donc un potentiel point focal pour tout candidat présentant un projet sérieux pour le pays et pour la province en 2023, loin des considérations ethno-claniques, pour réunir les Ogivins.