Société/Environnement
Meurtre de Georges FLOYD : le MJAPUA-Gabon propose « le retour des noirs américains en Afrique » en guise de solution au raciste
La mort de l’afro-américain George Floyd a déclenché une série de manifestations monstres aux quatre coins de la planète depuis maintenant plus d’une semaine. Européens, Américains et Asiatiques descendent chaque jour dans la rue pour protester contre les violences policières et réclamer l’égalité devant la justice pour tous.
En Afrique, les réactions suite à l’incident soldé par le décès de George Floyd, sont timides. Sortant du lot, seul le président ghanéen a réagi avec indignation sur son compte Twitter, de même que le pays a organisé une cérémonie commémorative à l’honneur du défunt. Récemment, le Président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, s’est également fendu d’une déclaration condamnant la brutalité policière aux États-Unis, dont le monde a été le grand témoin grâce aux réseaux sociaux. Un communiqué qui a par la suite fait réagir un groupement de jeunesse panafricain, le Mouvement des Jeunes Africains pour la Propagande de l’Union Africaine (MJAPUA-Gabon), qui dans un communiqué publié sur sa page Facebook le 7 juin 2020, non seulement condamne les violences policières sur les noirs, mais également propose le retour en Afrique en guise de solution.
Cet appel concerne ainsi « toute personne dans la communauté afro-américaine qui se sentirait lésée en Amérikke ( 3k en référence au Ku Klux Klan = Amérique raciste, selon le président du MJAPUA-Gabon, ndlr) […] afin de s’y installer et investir économiquement pour développer le continent et en faire une véritable puissance à l’instar des autres nations. Car de la résilience économique du continent dépendra la respectabilité de ses populations. », lit-on dans ledit communiqué, signé du président du Mouvement, Joël Lanti NDIGI III.
Un appel donc à l’exode pour s’extraire du racisme systémique aux États-Unis. Une solution qui n’est d’ailleurs pas nouvelle, puisque le retour sur le continent (Back to Africa) est né sur le continent américain au début du 19è siècle. Par ailleurs , le communiqué du MJAPUA-Gabon, insiste sur la solidarité des peuples noirs partout où ceux-ci seraient maltraités, en Amérique comme ailleurs.
L’organisation s’insurge ainsi contre « l’indignation circonstancielle et sélective de la communauté noire et particulièrement américaine. Le mouvement “Black lives matter”, devrait donc également s’indigner des meurtres commis par des noirs sur d’autres noirs en Amérique, qui constituent un fléau beaucoup plus grave. », raison pour laquelle il « invite alors ledit mouvement à se tourner, se mobiliser, comme le fait la planète actuellement voire régulièrement à chaque fois qu’un noir tombe sous le coup des balles, des injustices, des tueries où qu’il soit, en Amérique ou sur le continent africain : les tueries en RDC, la crise anglophone au Cameroun, la traite des Africains en Libye, les exactions en Mauritanie où sévit l’esclavage, dans les îles, en Chine où la discrimination sur les noirs s’est fait récemment savoir avec la pandémie sanitaire, ou encore en Zambie. »
« Les Africains des États-Unis d’Amérique devraient s’intéresser à leurs frères d’ailleurs car être noir, c’est au-delà de la couleur de peau. », fait savoir le Mouvement. Une invite donc à une solidarité universelle des peuples noirs, qui s’est déjà traduite par des initiatives de retour en Afrique lancées par des pays comme le Ghana, où plusieurs afro-américains ont décidé de s’installer ces dernières années. L’acquisition de passeports africains est aussi une tendance qui a connu un grand succès auprès des afro-descendants et qui vont ainsi dans le sens des propositions du MJAPUA-Gabon.
Pour rappel, le MJAPUA est une organisation panafricaine, dont l’objectif est la promotion des actions de l’Union africaine ainsi que la création d’une union parfaite à travers une jeunesse volontaire. Créée en 2001 en Côte d’Ivoire, le Mouvement s’est étendue douze ans plus tard en République de Guinée, en 2013.
En octobre 2017, la cellule gabonaise a été créée. Reconnu par le ministère de l’intérieur sous le numéro 1544 MISPHDDL/SGA1, son bureau exécutif, présidé depuis son début par Joël Lanti NDIGI III, est composé de membres venant de diverses régions d’Afrique. Le MJAPUA s’est inscrit dans de nombreuses actions. En effet, en 2017, le Mouvement a célébré aux côtés de l’Organisation des nations unies (ONU), la journée internationale des Nations unies, organisée le 24 octobre de chaque année, avant de réaliser en 2018 une campagne sur la protection de l’Education en Afrique, en partenariat avec le mouvement « Tournons la page« . Par ailleurs, le bureau directeur, rencontre régulièrement les autorités locales des états membres de l’UA, pour échanger sur les problématiques que rencontre le continent telles que l’éducation, la santé, le développement entre autres.