Justice
Le Quai d’Orsay déboute le père de Brice LACCRUCHE ALIHANGA
Norbert FARGEON, en tant que citoyen français résidant à Marseille en France) avait adressé une correspondance à l’attention du chef du gouvernement français, Edouard Philippe, pour requérir l’intervention des autorités françaises dans le cadre de la procédure en cours contre son fils, Brice LACCRUCHE ALIHANGA né FARGEON, emprisonné depuis décembre 2019 au Gabon. Le ministère des Affaires étrangères français lui a répondu le 19 mai 2020 par une fin de non-recevoir.
Le courrier, signé de la Direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire, a des allures d’affirmation de non-ingérence, dans cette affaire qui met en cause, l’ex-directeur de cabinet de la Présidence gabonaise et bref ministre, qui a été interpellé et placé en détention en décembre dernier dans le cadre de la vaste opération anti-corruption dénommée Scorpion qui a conduit sous les verrous de la prison centrale de Libreville une vingtaine d’ex-hauts responsables publics.
« Vous avez souhaité attirer l’attention du Premier ministre sur la situation de votre fils, M. Brice Laccruche Alihanga, actuellement détenu au Gabon. S’agissant d’un ressortissant français détenu à l’étranger, votre message a été transmis au ministère des Affaires étrangères » indique le courrier ministériel.
Ce dernier dit ensuite, « Comme vous le savez, dès l’annonce de son arrestation, le consulat général de Libreville a tout mis en oeuvre afin que votre fils puisse bénéficier de la protection consulaire (…). A ce titre, la consule générale a pu lui rendre plusieurs visites, y compris lors de sa garde à vue, puis à la prison centrale de Libreville, après son placement en détention provisoire. Suite à ces visites, elle est intervenue à plusieurs reprises auprès des autorités gabonaises concernant ses conditions de détention et la prise en charge de son état de santé ».
Si le ton de la correspondance se veut rassurant dans un premier temps, le Quai d’Orsay es catégorique : ila France ne s’impliquera pas outre mesure dans le dossier en vertu du respect des principes d’indépendance de la justice et de la souveraineté des Etats. « S’agissant de la procédure judiciaire en cours, le respect de l’indépendance de la justice, la neutralité des affaires judiciaires qui s’impose au traitement des affaires judiciaires impliquant des ressortissants français à l’étranger et le respect de la souveraineté des Etats interdisent toute ingérence de nos postes consulaires et diplomatiques », lit-on dans la lettre.
Le message est donc clair et le père de Brice LACCRUCHE ALIHANGA devra s’en remettre aux autorités gabonaise pour la suite à donner à ce dossier brûlant. Rappelons que le prévenu est soupçonnés de corruption, détournement d’argent public et de blanchiment de même que de tentative de coup d’état.