Politique
Gabon : l’Union Nationale des Forgerons s’insurge contre les insultes envers les autorités
Suite à la circulation sur les réseaux sociaux, d’un appel téléphonique entre un compatriote déclarant résider en France et le Premier Ministre Julien NKOGHE BEKALE, l’UNAF a exprimé via un communiqué en date de ce 03 mai 2020, sa condamnation au vu du caractère ordurier et discourtois de l’échange entre les deux citoyens. L’incident est intervenu au lendemain du discours du Premier Ministre établissant le bilan du confinement total et l’annonce du retour au confinement partiel. Lisez intégralement ci-dessous.
« Condamnation des injures publiques portées contre un notable de la République, Michel Essonghe.
Nos compatriotes ont inauguré un autre mode opératoire du débat politique fondé sur l’interpellation des autorités gabonaises par des coups de fils qui leurs sont envoyés. Le premier Ministre, Mr Julien Nkonghe Bekale a été la première victime de cette opération de promotion d’une communication politique assez curieuse. Elle a tendance à mettre en avant l’invective et non plus la profondeur de la pensée à exprimer dans l’espace public.
L’interpellation à son tour de Mr Michel Essonghe par une certaine Dame répondant au nom de Ada, dont l’élément sonore fait les choux gras des réseaux sociaux, nécessite qu’on s’y attarde par son caractère éminemment choquant.
La dame en question a brûlé tous les codes de notre société, lorsque les plus jeunes décident de s’adresser à leurs aînés, fussent-ils du bord opposé. Personne n’a le droit d’interdire à des compatriotes de s’exprimer sur les errements de leurs dirigeants. Ces derniers sont tout sauf des Anges au-dessus de tout soupçon.
Mais cette nouvelle escalade de violence inquiète les plus optimistes d’entre nous sur le devenir de notre démocratie participative. L’allusion faite «à un gros ventre rempli d’argent» a choqué plus d’un, par la vulgarité d’un langage qui suscite plutôt de la compassion envers la victime. Ce, au lieu de l’adhésion à un discours de la démesure, doublé d’une culture de l’insolence. Elle heurte nos consciences et notre pudeur d’africains.
Que nous reste t-ils en perdant les valeurs authentiques et essentielles qui forgent l’éducation de cet enfant de l’Afrique. Surtout dans une société où le respect des ainés n’a jamais eu d’exception à la règle.
Notre peine et notre douleur face à ce dérapage inacceptable qui ébranle le socle de notre société, est une conviction qui brise les barrières des officines partisanes, pour protéger notre jeunesse d’aujourd’hui ainsi que les générations futures de là sous culture et de sa pauvreté éthique.
Cette situation fait penser au profil psychologique de la victime de ses propos innommables. Mr Michel Essonghe a projeté à la société l’image authentique d’un homme pondéré, bien éduqué et qui a du respect pour les plus jeunes que lui. Nous sommes toujours subjugués par son sens du compromis et de l’écoute.
L’injure facile qui dégrade une lutte politique frappée du sceau de la noblesse, est pénible et difficile à supporter. Continuons la lutte et la défense de l’intérêt général, celui du Gabon. Mais préservons tout de même les fondamentaux les de nos valeurs sociétales et l’élégance que nous impose le débat contradictoire en démocratie.
Fait à Libreville, le 03 mai 2020
Thierry d’Argendieu KOMBILAPrésident de l’union Nationale des Forgerons »