Société/Environnement
Libreville : les populations d’Alibandeng dans la rue pour crier famine
L’état d’urgence décrété et prolongé par les autorités gouvernementales et parlementaires, adossé à l’ordre de confinement du Grand Libreville, entre dans sa troisième semaine consécutive. Pour les populations, cela signifie une énième semaine qui vient avec son lot d’incertitudes et d’incompréhensions dans la distribution de l’aide alimentaire d’urgence. À bout, les habitants du quartier Aliandeng ont décidé de faire entendre leursvoix dans la rue.
Autant dire que le Gouvernement a fort à faire. Déjà critiqué par les acteurs politiques de tous bords pour sa gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19, il doit maintenant faire face au grondement de plus en plus grandissant de la rue. C’est cette vague déferlante de colère qui a pris les habitants d’Alibandeng, qui ont pris sur eux de revendiqjer la distribution des kits et bons d’achat alimentaires dans leur quartier.
« Voici la troisième semaine, on fait comment ? Nous avons des femmes et des enfants, on fait comment ? Les activités sont bloquées. Nous avons des loyers à payer, on fait comment ? » s’est plaint un protestataire. « Le confinement nous laisse sans revenus. Il nous faut les kits alimentaires pour mieux le respecter. » pouvait-on lire sur l’une des pancartes brandies par les manifestants.
Selon les autorités, plus de 20.000 bons auraient déjà été distribués aux nécessiteux, pour une valeur de plus d’un demi-milliard de francs CFA. Pourtant, les protestations dans les quartiers ne connaissent pas d’accalmie pour autant. Au contraire, partout l’on décrie même une discrimination au faciès et au standing du lieu d’habitation des potentiels bénéficiaires, dans la distribution des dons. Si les autorités nient ces rumeurs, manifestement elles ne peuvent calmer la colère qui gronde dans la rue que par une distribution équitable et étendue des denrées alimentaires nécessaires à la survie des populations confinées.