Gabon /Confinement partiel et géographique : pourquoi il comporte des risques

Dans son allocution donnée hier, lundi 27 avril 2020, le Premier Ministre Julien NKOGHE BEKALE s’est voulu rassurant, après avoir annoncé le retour au confinement partiel et géographique dans le Grand Libreville. Si les garanties et les modalités de ce rétropédalage ont été bien énoncées, le doute demeure quant à l’efficacité de ce « déconfinement », au vu des indicateurs toujours alarmants au sujet de l’épidémie.

Si le chef du Gouvernement affirme que cette décision a été prise sur recommandation des experts nationaux et internationaux, il faut tout d’abord rappeler que l’institution suprême en la matière, en l’occurrence l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a également prévenu que l’épidémie est dans sa phase ascendante, c’est-à-dire qu’elle progresse toujours et le pic n’a pas encore été atteint. C’est ce qui explique l’augmentation exponentielle du nombre de cas testés positifs quotidiennement. En témoigne aussi, les cas détectés dans les provinces du Moyen-Ogooué et de l’Ogooué-Maritime, ce qui fait un total de 4 provinces touchées sur 9.

Autre élément important, les autorités sanitaires ont dévoilé que 80% des cas positifs sont asymptotiques. En d’autres termes, la grande majorité des personnes infectées ne présente aucun signe de la maladie alors qu’elle est est contagieuse. Si l’on prend également en compte le fait que le pays soit passé au stade de contamination communautaire, cela signifie que la maladie circule insidieusement dans notre communauté et à grande vitesse. Le confinement partiel est donc synonyme de propagation du virus par des personnes ignorantes de leur état de santé positif au Covid-19.

Enfin, la chose la plus sûre que l’on sait du Covid-19, c’est qu’il est plus mortel pour les personnes vulnérables, ou disons-le, qui présentent un métabolisme déjà pathologique, telies que les personnes âgées ou encore les malades de pathologies diverses comme le diabète, l’hypertension, etc. D’ailleurs, les trois décès enregistrés à ce jour étaient dûs à des comorbidités évoluant avec le Covid-19.

À l’examen de ces trois faits, l’on est en juste position de se demander si l’assouplissement des mesures de confinement est à propos. Le Gouvernement a t-il pris toute la mesure de sa décision ? Les considérations sociales ont-elles eu raison de la volonté des autorités de gérer strictement la crise sanitaire ? En tout état de cause, plusieurs éléments laissent planer le doute sur l’efficacité de ce déconfinement programmé.