Santé
Covid-19 : la chloroquine du professeur Didier RAOULT en première ligne de la riposte en Afrique
Né au Sénégal, où il a passé son enfance, le médecin et chercheur français a conservé des liens professionnels et affectifs forts avec le continent. Et de nombreux pays africains ont d’ores et déjà recours à la chloroquine pour traiter les personnes infectées par le Covid-19.
Jeudi 9 avril, Didier RAOULT recevait une visite surprise d’Emmanuel Macron, qui s’est déplacé spécialement à Marseille pour venir s’entretenir avec lui. Une visite forte en symboles et un signe en faveur du professeur aux thèses controversées. Néanmoins, le promoteur de l’usage de l’hydroxychloroquine pour soigner les malades atteints du coronavirus a de quoi être d’autant plus fier que son traitement est utilisé dans beaucoup de pays africains à l’heure actuelle.
Face à la controverse, le pays qui l’a vu naître a également tranché. À l’hôpital de Fann, à Dakar, le professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses et tropicales, a déjà administré de la chloroquine seule aux 100 premiers patients testés positifs au Covid-19. « À Marseille, le docteur Didier Raoult a publié des résultats préliminaires encourageants. L’association d’hydroxychloroquine et d’azithromycine devrait permettre de raccourcir la durée de portage [du virus], afin d’accélérer la guérison des malades », déclarait ainsi Moussa SEYDI à Jeune Afrique dès le 19 mars. Pour recourir à ce médicament, il affirme s’être appuyé sur l’étude cosignée par son homologue français.
Comme le Sénégal, le Burkina Faso, l’Algérie ou encore le Maroc ont eux aussi opté pour la chloroquine. Le 23 mars 2020, le ministère de la Santé du royaume chérifien réquisitionnait ainsi les stocks nationaux et diffusait à l’adresse des directeurs de CHU le protocole de prescription de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine pour les cas confirmés de Covid-19. Une décision inspirée des recherches chinoises sur le sujet… et des études menées par le chercheur français, à en croire un membre du comité marocain chargé de la lutte contre la pandémie.
Au-delà de ses déboires en France, si le professeur Raoult est bien connu sur le continent, c’est aussi que ce spécialiste des maladies tropicales et infectieuses, en plus d’y avoir grandi, y a beaucoup travaillé. C’est à Dakar que le Français aurait attrapé le virus de la recherche. Né en 1952 dans la capitale sénégalaise, il y vit dans le bâtiment de l’Office de recherche pour l’alimentation et la nutrition africaine (Orana), créé par son père.
