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Gabon: chaque année depuis 2010, Ali BONGO promet d’éliminer la corruption qui gangrène l’Etat

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Depuis 10 ans, chaque discours adressé au peuple gabonais est l’occasion pour le suzerain du Palais du Bord de Mer, de renouveler les promesses de bouter la corruption hors de l’environnement étatique. Une constance de la vue de l’esprit d’Ali BONGO, qui tarde toutefois à se traduire en actions fortes sur le terrain, à l’exception de quelques soubresauts d’une justice anti-corruption au travers de quelques opérations ponctuelles et spectaculaires comme celle qui a cours actuellement pour mettre aux arrêts quelques personnalités à l’éphémère influence.

L’on aurait pu accorder du crédit aux dires d’Ali BONGO si ceux-ci étaient suivis par une véritable politique intransigeante et impartiale en matière de répression de la corruption. En effet, depuis son discours du 23 février 2010, le locataire du Palais du Bord de Mer n’a pas cessé de proclamer sa résolution à en finir avec la corruption au sein de l’Etat. 10 ans plus tard, force est de constater que cet engagement est resté lettre morte.

Si le chef de l’Exécutif est constant dans son discours, la justice gabonaise et les autorités le sont moins dans la volonté de mettre un frein résolu à la corruption endémique de l’Etat. À commencer par le refus généralisé des fonctionnaires et hauts fonctionnaires de l’Etat à déclarer leurs biens, comme l’a pourtant récemment encouragé, le Premier ministre Julien NKOGHE BEKALE. Mais aussi, la justice gabonaise, qui s’est montrée peu encline à pratiquer une tolérance zéro en matière de corruption. Si ce n’est qu’elle sort de ses gonds engourdis que dans le tumulte des évictions fracassantes de hauts responsables de la République.

Les derniers exemples en date sont ceux du “kevagate” et plus récemment celui de l’arrestation de quelques responsables de structures publiques et parapubliques débarqués à la suite du dernier Conseil des Ministres. C’est à se demander si finalement, l’on ne veut pas une chose et son contraire, lorsque Ali BONGO déclarait à “l’Union” dans sa dernière interview que « Le temps de la justice n’est pas le temps médiatique, ni même le temps politique. » C’est donc à supposer qu’entre l’ordre du chef et l’exécution de celui-ci, il faut attendre. Mais en attendant, le temps de la corruption court toujours et tisse allègrement sa toile destructrice au sein de l’Etat.

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