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Accidents de la route : des facteurs aggravants communs à toute l’Afrique

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L’Afrique présente les pires statistiques en matière de sécurité routière dans le monde entier. Sur le continent, le taux de décès sur la route est de 26 pour 100000 habitants, trois fois plus élevé qu’en Europe, selon un rapport sur la sécurité routière de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), publié en décembre 2018. Si les excès de vitesse ou la conduite en état d’ébriété n’y sont pas pour rien, le non-respect du Code de la route couplé au mauvais état de celles-ci sont des facteurs que l’on retrouve quasiment dans tous les pays du continent.

Gilles OLAKOUNIE YABI, économiste et analyste politique, fondateur du think-thank citoyen WATHI, a utilisé une tribune parue hier lundi 04 novembre 2019 dans “Jeune Afrique”, pour déplorer le fatalisme qui est consciemment ou inconsciemment alimenté par la doxa africaine, au sujet de l’insécurité routière. Pour lui, il existe un refus généralisé de rechercher des solutions à cette problématique, par les populations africaines.

Si l’économiste conçoit que chaque accident de la route a ses liens de cause à effets, même dans les pays les plus industrialisés, il considère qu’il existe des « déterminants sur lesquels nous pouvons agir et nous fixer comme objectif de réduire drastiquement chaque année le nombre de destins brisés et de familles éplorées. » Cela a déjà été fait dans 48 pays, qui ont vu le nombre de décès sur leurs routes réduits, entre 2013 et 2016, selon le rapport de l’OMS.

C’est donc que l’Afrique, en plus d’être le plus mauvais élève, devant la région Asie du Sud-Est (20,7 décès pour 100000 habitants), réunit des particularités qui constituent des facteurs aggravant le phénomène. Pour Gilles YABI, « le comportement des usagers apparaît de manière incontestable comme un élément déterminant majeur de l’ampleur des accidents, de concert avec l’état des véhicules et celui des routes». Il est observable dans à peu près toutes les capitales africaines, des comportements conscients mais surtout inconscients, de nature à mettre en danger la vie des autres, au plus grand mépris des règles prévues par le code de la route.

Ajoutés à cela, la corruption et l’impunité, qui ont établi leurs quartiers sur le continent, constituent un cocktail aromatisé ruinant « la qualité des routes, le civisme et le sens des responsabilités ». Tant que cet écosystème pernicieux sera entretenu par un fatalisme aux allures de culture, l’on n’est pas près de voir diminuer cette insécurité routière qui « continue d’éteindre définitivement de jeunes lumières africaines».

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