Société/Environnement
Gabon/ contrôles urbains : quid des réelles motivations des forces de l’ordre
L’espace interurbain de Libreville est submergé par la présence à tout va des forces de l’ordre. Ils opèrent des contrôles sans discontinuité dans des conditions outrageuses qui suscitent régulièrement auprès des syndicats des transporteurs urbains et suburbains, la colère et les menaces de grève. Habitués à entendre les coups de «sifflet» des agents, à tous les deux cent mètres, ils dénoncent ces nombreux contrôles, souvent effectués à des fins de racket.
Les forces de l’ordre de la gendarmerie et de la police exercent des contrôles dans les zones urbaines et suburbaines de Libreville qui frisent la démagogie et l’outrance. Pour cause, les contrôles sont motivés d’abord par le gain de l’argent facile, prélevé auprès des conducteurs de taxis. Ainsi, chaque transporteur aura déjà vécu cette amère expérience de corruption et de racket, exercée par des hommes en uniforme. Au point où ces derniers n’hésitent plus à se passer le mot.
D’où le jeu du chat et de la souris. Car les zones de contrôle de même que leurs méthodes sont bien connues. Un professionl des transports gabonais, qui a requis l’anonymat, s’est confié sur ce sujet. «Ils ne regardent presque jamais la conformité des documents relatifs à la mise en circulation du véhicule pà chaque point de contrôle vous glissez dans le dossier une somme entre 3000 et 10000 Francs CFA . Alors imaginez que l’on vous inflige cela toute la journée c’est une recette entière que vous perdez!», a-t-il déclaré d’un ton résigné.
Ces pratiques intolérables sous d’autres cieux, semblent normalisées dans notre pays. Une posture justifiée par le fait que de multiples rappels à l’ordre des syndicats dudit secteur, ne débouchent que sur des déclarations de bonnes intentions. Cela, d’autant plus que les récentes mesures gouvernementales sur la numérotation de gilets des agents contrôleurs n’ont eu qu’un effet de feu de paille. L’hebdomadaire « Le Temps » dansson numéro 699, s’interroge d’ailleurs sur les raisons qui peuvent justifier cet état de choses. «À ce stade, l’on est censé dire que les agents cherchent autre chose que les documents afférents à la circulation du véhicule», peut-on y lire, avant d’ajouter «Libreville ressemble plus à un péage dont les bénéfices ne sont nullement versés au Trésor Public».
Dans toute cette gymnastique quotidienne et malsaine des forces de l’ordre, l’on est tenté de dire que ce sont les populations qui paient le lourd tribu de cette abominable pratique. Car à l’évidence, les prix de transports grimpent et le gabonais lambda devient davantage précaire dans un contexte économique morose.