Politique
Instabilité gouvernementale: «il faut parfois faire plusieurs essais pour trouver la bonne configuration» dixit Ali BONGO
Ali BONGO ONDIMBA, à l’occasion de ses 10 années de pouvoir, a accordé une grande interview à “l’Union”, paru ce mercredi 16 octobre 2019. Pointé du doigt pour l’instabilité qui prévaut au sein du Gouvernement depuis son accession au pouvoir, il défend sa position sur la question, arguant que cette situation est la conséquence inévitable de plusieurs essais, nécessaires pour arriver à trouver la bonne combinaison.
À en croire “l’Union”, Ali BONGO aurait eu au cours de son magistère décennal, autant de Premiers ministres que son prédécesseur, le feu Président Omar BONGO ONDIMBA, en 40 ans de règne. Pour beaucoup d’observateurs de la scène politique gabonaise, c’est le signe d’une instabilité gouvernementale, corollaire d’une instabilité institutionnelle. Et même, ce serait la preuve des mauvais choix des hommes et des femmes pour l’accompagner dans la conduite du pays. Mais, celui qui dirige le Gabon depuis 10 ans, ne l’entend pas de cette oreille.
«Dans une équipe, pour trouver la bonne configuration, il faut parfois faire plusieurs essais», a-t-il déclaré. Mieux, il affirme que le plus important pour lui ce n’est pas la «stabilité gouvernementale», mais plutôt que les Gabonais puissent «ressentir concrètement, dans leur quotidien, les effets des réformes». Ce serait la raison pour laquelle les membres du gouvernement serait «évalués et jugés», positivement ou négativement, afin de «conserver leur place au sein du Gouvernement de la République».
Cette interview d’Ali BONGO ONDIMBA est la première du genre depuis près d’un an. Pour rappel, à l’occasion de la célébration commémorant les 10 ans de la disparition de feu Omar BONGO, il avait promis une équipe «responsable et exemplaire».
Le lendemain intervenait un remaniement ministériel et depuis, les équipes ont changé pratiquement tous les deux mois. Cela pose ainsi le problème de la “durée de vie” des ministres, privés malheureusement de la possibilité d’engager et d’achever des réformes, ceci au grand dam des populations, qui ne savent plus où donner de la tête pour voir qui fait quoi… au sens propre.
Autre effet pervers, ce climat d’instabilité gouvernementale décrit précédemment, a fini de faire fuir les investisseurs loin de la destination Gabon. Pour preuve, la dégringolade du pays dans le rapport Doing Business 2019 de la Banque Mondiale, qui s’écrase à la 169è place.
