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Au volant d’un véhicule militaire, un mécanicien burkinabé tue un enfant de 11 ans à Nzeng-Ayong

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NOMBRE ILLIASSA, mécanicien de nationalité burkinabè, a récemment comparu devant le Tribunal de première instance de Libreville, pour avoir tué un enfant de 11 ans, à Nzeng-Ayong, dans le 6ème arrondissement de Libreville, alors qu’il était au volant d’un véhicule militaire.

Selon “l’Union”, le 19 août 2019, le mécanicien aurait été contacté par le commandant OBIANG de l’Armée de l’Air, afin d’effectuer des réparations sur son véhicule de commandement de type Mercedes, immatriculé 131 Q 039. Après avoir récupéré ledit véhicule, NOMBRE prend le chemin de son garage, mais à hauteur de Eback-Cater à Nzeng-Ayong, il en aurait perdu subitement le contrôle avant d’aller heurter un groupe d’enfants. L’un deux, Charles NZALI BOUDIALA, n’aurait pas survécu au choc, tandis que cinq autres en réchappent avec de graves blessures.

Au procès du mécanicien, la partie civile, représentée par Me BISSEKE MBANI, n’aurait pas fait dans la dentelle. Pointant d’abord du doigt, la “faute de déontologie militaire” du commandant OBIANG qui a laissé son véhicule de fonction aux mains d’un civil étranger, elle aurait condamné davantage le professionnel de la mécanique, qui savait pertinemment que «la panne portait sur la défaillance du système de freinage». Pour elle, le mécanicien avait connaissance du risque que comportait la conduite du véhicule, ce qui constituerait des circonstances aggravantes.

Interrogé sur les circonstances de l’accident, ILLIASSA aurait reconnu les faits, avant de demander “pardon”. Pas suffisant pour émouvoir le Ministère Public si l’on en croit nos confrères, qui a requis une peine de deux (02) ans ferme et une amende de 2 millions de francs CFA pour “homicides et blessures involontaires. La défense, quant à elle, a demandé des circonstances atténuantes du fait que le mécanicien n’était pas animé d’une volonté homicidaire au moment des faits, d’autant plus qu’il est père d’une famille nombreuse et n’avait jamais eu d’ennuis avec la justice auparavant.

Cet accident et les victimes blessées ou décédées sont à déplorer, mais tout cela aurait pu être évité si le bon sens et la responsabilité avaient été de mise dans l’esprit du ce jour-là. Il faut donc pointer ici la responsabilité du commandant impliqué dans l’affaire. En effet, comme l’a souligné l’avocate de la partie civile, le civil qui plus est, burkinabè n’aurait jamais dû se retrouver au volant d’un véhicule militaire. De plus, de tels engins, sont équipés de systèmes pour contourner les défaillances en cas de difficulté ou panne. Des aspects dont le mécanicien n’avait visiblement pas connaissance. Ce qui est normal puisqu’il n’est pas habitué à exercer sur ce types de véhicules. Plus grave, pour conduire un véhicule de ce genre, il faut un permis spécialisé, que le mis en cause n’avait pas, car n’étant pas d’abord un militaire !

Autant d’éléments cruciaux dont le commandant a passé outre, scellant par cette négligence, le sort d’un groupe de six gamins dont l’un venait d’obtenir son CEP et son entrée en classe de 6ème, en ce jour fatal du 19 août 2019. La hiérarchie militaire doit sévir, tout comme la justice civile le fera dans cette affaire, en 3ème audience à la rentrée judiciaire.

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