Politique
Gabon: entre MOUKAGNI IWANGOU & Francky MEBA ONDO c’est finit comme « banlieue sale »
Comme disait l’auteur français, Pierre BRUNEL «c‘est la fin (d’un) l’idylle» qui débuta en mai 2018 entre Jean de Dieu MOUKAGNI IWANGOU et son jeune padawan Etienne Francky MEBA ONDO. En effet, Jean de Dieu MOUKAGNI IWANGOU, président du parti d’opposition modérée Union et Solidarité (US) et actuel ministre de l’Enseignement Supérieur, vient de débarquer, Etienne Francky MEBA ONDO, chargé d’études dudit ministère dont il a la charge. Le jeune homme, qui s’avère être également le directeur adjoint du cabinet politique de l’US, semble avoir fait les frais de son audace, couchée dans une lettre ouverte où il remettait en question le caractère républicain de la tournée nationale de Brice LACCRUCHE ALIHANGA.
Dans un propos que certains pourraient juger incendiaire, mais hautement pertinent pour d’autres, Francky MEBA ONDO alias “Meboon”, a mis en lumière des ambiguïtés qui déconstruisent la légalité de la tournée dite « républicaine » du Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat. Sans entrer dans les détails, il faut croire que c’est cette lettre ouverte qui a coûté au jeune politicien son poste et ses fonctions.
“L’Union” rapporte qu’un document officiel signé du ministre en charge de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et du Transfert de Technologies, a acté la décision de débaucher le jeune chargé d’études dudit département ministériel. À en croire le quotidien national, MOUKAGNI IWANGOU reprocherait à son poulain une attitude remettant en cause son « loyalisme ».
Il est à noter que le président de l’US était aux côtés de Brice LACCRUCHE ALIHANGA lors de son passage dans la province de la Ngounié, au lendemain des écrits incisifs de son DCA. Dans une correspondance adressée à ce dernier, il aurait affirmé « En prenant sur vous de questionner le chef de l’Etat, sur un sujet qui ne relève ni de l’agenda du gouvernement, ni des missions confiées à votre département, vous vous êtes affranchi de toutes les convenances dues aux autorités dont vous relevez».
Plus loin dans ladite correspondance, la sanction tombe pour Francky MEBA ONDO, qui est relevé de ses différentes fonctions, à la fois au sein du parti US et au ministère de l’Enseignement Supérieur. Cette décision a causé beaucoup de remous dans les rangs de cette formation politique, déjà fragilisée en son sein depuis l’entrée au gouvernement du leader. Et cette dernière décision risque d’approfondir les lignes de fractures qui y sont déjà présentes.
En effet, quelques heures après l’annonce de son débarquement, Etienne Francky MEBA ONDO a répondu, via sa page Facebook, a son désormais ex-mentor. Morceau choisi.
«Alors que j’étais tranquillement au chaud dans un Cabinet ministériel, j’ai décidé de répondre à l’appel du DEVOIR, car il s’agit bien d’un DEVOIR, du Préambule de la Constitution qui demande à chaque citoyen de défendre et de protéger la Constitution et la Patrie. J’ai donc écrit au Président de la République en âme et conscience. Puis, à mon Président de Parti, Ministre en charge de l’Enseignement Supérieur, Jean De Dieu Moukagni-Iwangou, dont les compétences en matière juridique en font l’un des meilleurs de l’Afrique (Expert OHADA). Convaincu de ce qu’il ne pouvait accepter une telle démarche, lui qui nous avait habitué à défendre la loi depuis tant d’années», a-t-il indiqué.
Avant d’ajouter, «la réponse à mon acte sera de me démettre de tous ses cabinets (du parti et du Ministère), en violation parfois des procédures en plus. Mais, ce n’est pas ce qui m’intéresse… Mes lettres en elle-mêmes étaient des démissions. Je voulais juste voir si mon mentor était toujours favorable au principe qui voudrait désormais que « le Vice ne l’emporte plus sur la vertu au Gabon».
Un scénario qui rappelle tristement un feuilleton politico-judiciaire: celui de l’année dernière avec le départ sous fond de fracas de 3 proches de MOUKAGNI IWANGOU, à la suite de son entrée au gouvernement ISSOZET NGONDET III, à savoir, Nicolas Paul NGUEMA, Elza-Ritchuelle BOUKANDOU et Anges Kevin NZIGOU.