Société/Environnement
Gabon/ camps militaires: quand les officiers retraités refusent de céder les logements aux plus jeunes
Les logements mis à disposition des gendarmes, communément appelés « camps », font partie d’une sorte de patrimoine national, censé être sauvegardé par les générations de militaires qui s’y succèdent. Aujourd’hui, l’on constate pour le regretter que la quasi-totalité de ces habitations semblent être dans un état d’abandon gravissime alors que des serviteurs de la patrie y résident toujours, s’appropriant dans plusieurs cas rapportés, la propriété de ces biens du domaine public.
Les corps armés constituent une catégorie de fonctionnaires à statut particulier. Mais c’est à se demander si ce statut particulier leur confère la possibilité d’adopter un comportement en marge des convenances non seulement sociales mais aussi déontologiques. En effet, comme le rapportent nos confrères de “L’exemple”, il semblerait que certains gendarmes, admis à faire valoir leur droit à la retraite ou même encore en fonction, se refusent à libérer les logements de fonctions pour les plus jeunes, nouvellement affectés.
Nos confrères rapportent aussi le cas d’un terrain situé derrière l’école de gendarmerie d’Owendo, qui serait tout bonnement confisqué par des retraités de la gendarmerie nationale, alors que les lieux doivent abriter des logements pour des greffiers en service. De tels comportements mettent en lumière une fois de plus, la qualité excessivement proche de la bassesse, de la moralité des forces de l’ordre. Ces appropriations des biens de l’Etat, sont d’autant plus inexplicables et curieuses lorsque l’on regarde l’état de dégradation avancé dans lequel ces habitations demeurent parfois.
Aujourd’hui. l’extrême précarité et l’insalubrité caractérisent les conditions de vie dans la plupart des « camps ». Alors pourquoi les occupants insistent-ils pour y rester ? Peut-on y voir une tendance reflétant le niveau de paupérisation des serviteurs de la nation, qui pour certains ont exercé pendant près de 30 ans ? Qu’est-ce qui justifie qu’après tant d’années de services et autant de salaires versés, l’on ne soit pas arrivé à prévoir pour l’avenir au point de verser dans les abus des biens publics ? Bref, autant de questions qui interpellent sur le sort des forces de l’ordre qui de nos jours, reconnaissons-le… font désordre !
Comme quoi, ceux qui sont censés incarner le plus haut niveau de discipline et attirer le plus grand respect inspirent les sentiments les plus extrêmes : la pitié quand on contemple leur misère et leurs conditions de vie, ou l’exaspération lorsqu’ils s’illustrent dans l’abus d’autorité, les rackets et autres malversations. Il est impératif que l’Etat, qui au demeurant brille par l’immobilisme, se saisisse de la problématique puisqu’il en va de son propre intérêt au vu du régime policier qui a eu tendance à s’installer depuis bien des années maintenant…