Justice

Kévagate: le DG des Douanes suspendu et emprisonné reconduit dans ses fonctions

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Dieudonné LEWAMOUHO OBISSA, Directeur Général des Douanes et Droits Indirects qui a été, en mai dernier, suspendu de ses fonctions à titre conservatoire, puis placé sous mandat de dépôt pour « association de malfaiteurs », pour son implication présumés dans la disparition des 353 conteneurs au Port d’Owendo vient d’être discrètement rétabli à son poste à la faveur du Conseil des Ministres intervenu ce jeudi 18 juillet 2019. Une autre zone d’ombre qui s’ajoute à cette affaire d’État qui n’a toujours pas livré ses vérités.

Cela fait deux mois que le scandale lié à la disparition de 353 conteneurs de Kevazingo a éclaté comme une bombe à déflagration multiples, entraînant le limogeage tantôt définitif, tantôt temporaire de certains hauts responsables de l’administration publique. C’est ce dernier cas de figure qui concernait le DG des Douanes, Dieudonné OBISSA, suspendu provisoirement de ses fonctions pour son implication supposée dans ledit scandale.

Au moment de sa suspension, l’enquête n’avait pas encore livré ses premières conclusions, d’ailleurs, ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui. L’on pouvait penser alors que l’Exécutif, en sévissant ainsi, voulait faire le ménage dans ses effectifs et démontrer une tolérance zéro dans les affaires de corruption en son sein. Que dire aujourd’hui que le DG a été réintroduit dans ses fonctions ? Est-ce à dire que sa culpabilité n’est pas avérée et qu’il n’est pas nécessaire de le dépouiller des droits et privilèges liés à sa fonction ?

Bref, quoi qu’il en soit, la justice semble se faire elle-même dans les hautes sphères de l’Etat. Toutefois, rappelons que onze autres fonctionnaires des Eaux et Forêts et des Douanes avaient été, au même titre que Dieudonné LEWAMOUHO OBISSA, suspendus de leurs fonctions. Qu’en est-il de leur cas ? Si certaines indiscrétions disent qu’ils ont eux aussi été rétablis sans bruit dans leurs fonctions qu’en est-il de l’enquête ?

Des question qui méritent une réponse de la part des autorités alors qu’on se souvient d’un certain ministre en charge de la lutte contre la corruption fraîchement nommé, déclarant urbi et orbi qu’il voulait en découdre avec les malversations dans le Gouvernement, mais hélas, revenant sur ses mots et se confondant en excuses devant tous ses collaborateurs. Au vu de la gravité du scandale, au vu de l’impunité manifestée dans la réhabilitation ou le maintien des personnalités impliquées dans ce dernier et dans bien d’autres, peut-on affirmer qu’il y a une réelle volonté politique de lutter fermement contre la corruption ? Chacun peut se faire un avis…

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