International
OIT: le Gabon rétrogradé au rang d’observateur pour impayés de cotisations
Le Gabon a récemment été rétrogradé au statut d’observateur au sein de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), pour cause d’arriérés de cotisations sur plusieurs années, ce qui a conséquence de faire des membres de la délégation gabonaise sur place, de simples figurants.
Le 28 mars 2019, le Gabon vibrait au rythme des activités de la célébration du centenaire de l’OIT sous le thème « Faire progresser la justice sociale, promouvoir le travail décent« . Une occasion pour le ministre du Travail, les travailleurs et les partenaires sociaux de dresser le bilan des réalisations de cette organisation onusienne au Gabon. À cette occasion, le ministre du Travail de l’époque se targuait d’un certain nombre d’actions entreprises par le gouvernement, notamment dans le domaine de l’assurance-maladie pour les travailleurs et aussi le dialogue social.
Aujourd’hui, les effets d’annonces et les discours pompeux sont derrière et la réalité rattrape le pays-membre de l’OIT, car il n’est pas à jour dans ses cotisations. Circonstance aggravante, cette situation perdure depuis plusieurs années, ce qui a eu pour conséquence d’amener l’organisation onusienne à reléguer le Gabon au rang d’observateur. Les délégations gabonaises présentes au siège de l’organisation à Genève, n’ont donc plus droit au chapitre des décisions ni droit à la parole dans les conférences, séminaires et autres travaux, rapporte l’hebdomadaire “La Loupe”. Pire, l’assistance technique de l’OIT aurait été suspendue.
Cette énième opprobre laissera sans doute plus d’un observateur dans la désolation la plus extrêmeme au vu des chutes en cascade du pays dans la chaîne de valeurs internationale. C’est une preuve de plus de l’état de déliquescence de notre système étatique qui ne peut plus assumer ses responsabilités tant au niveau national qu’international. D’ailleurs, pour les 100 ans de l’OIT, le Secrétaire Général de la Confédération gabonaise des syndicats libres (CGSL), Jean Claude BEKALE, appelait à la lucidité des autorités gouvernementales, face à la situation de crise qui prévaut au Gabon.
« Le Gabon connaît une crise sociale accentuée, caractérisée par une précarité consécutive à la perte d’emploi, au chômage endémique surtout celui des jeunes avec en bouquet la restriction des libertés syndicales. Situation qui hypothèque in fine le climat social et favorise les tensions et des crises permanentes », avait-il affirmé. Le nouveau membre-observateur de l’OIT a-t-il pris acte ? À bon entendeur…