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Kevagate act 2: Ali BONGO scelle le sort de MAGANGA MOUSSAVOU et G.B MAPANGOU

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Hier, mardi 21 mai 2019, la Présidence de la République a, par la voix de son Secrétaire Général, Jean Yves TEALE, annoncé la suspension par le Chef de l’Etat Gabonais, des fonctions de Vice-président de la République, Pierre-Claver MAGANGA MOUSSAVOU, et de Guy-Bertrand MAPANGOU, ministre d’Etat des Forêts et de l’Environnement, constituant ainsi un énième rebondissement dans l’affaire des Kevazingo envolés.

Après plusieurs hauts cadres de l’administration des Forêts, de l’Économie et des Douanes, c’est au tour de deux gros pontes de la République de faire les frais de la tempête provoquée par le scandale né de la disparition de 353 conteneurs de bois Kevazingo du port d’Owendo alors qu’ils étaient sous scellés et sous mains de la justice conformément aux textes interdisant l’abattage, la vente et l’exportation de ce bois précieux, espèce végétale protégée au Gabon depuis l’année 2016.

Depuis ce limogeage spectaculaire, les interprétations vont bon train quant aux motivations réelles ou supposées de cette décision. Pour les uns, elle se justifie par la fuite de correspondances signés à la fois par les désormais ex-Vice-président et ex-ministre des Forêts et l’Environnement, échangées avec une société chinoise pour l’achat de stocks de Kevazingo. Des éléments probants donc pour l’Exécutif et suffisants pour établir la responsabilité de ces hauts responsables et ainsi sceller leur sort.

Pour d’autres, plus sceptiques, la fuite de ces documents, datant de près d’un an, alors qu’ils ont été échangés dans le cadre des institutions de la République, cachent une intention subtilement voilée de causer du tort aux deux hauts fonctionnaires. C’est qu’une guerre politico-idéologique serait livrée dans les arcanes du pouvoir en place et que Guy-Bertrand MAPANGOU et MAGANGA MOUSSAVOU seraient des adversaires terrassés par un camp opposé. Aussi, d’aucuns pensent que la fronde de l’ex-ministre des Forêts, dans une communication du 17 mai 2019, au ton contestataire, aurait précipité la chute de ce dernier. Quant à l’ancien Vice-président, les raisons inavouées de son remerciement ne sont pas claires, d’autant plus qu’il a été un serviteur dévoué du chef de l’Etat selon ses propos habituels.

Toutefois, une frange de l’opinion publique reste toujours dans l’expectative s’agissant des prochaines victimes de ce scandale au sommet de l’Etat, tant les potentiels responsables sont encore en grand nombre et en liberté. C’est le cas de Justin NDOUDANGOYE, actuel ministre des Transports et Landry Régis LACCRUCHE, Directeur Général de l’Office des Ports et Rades du Gabon (OPRAG) dont les responsabilités restent à situer du fait des rôles, missions et attributions des administrations dont ils ont la charge. Des prérogatives de nature à faire douter de l’invraisemblance de leur non-responsabilité dans cette affaire.

En tout état de cause, l’enquête se poursuit. Et des langues s’élèvent déjà pour dénoncer une chasse aux sorcières dans l’Exécutif, susceptible d’entraver le travail de la justice, qui n’a pas encore livré ses premières conclusions. Cette substitution à la justice conforte les théories complotistes qui soutiennent que des forces invisibles sont à l’œuvre pour évincer des hauts responsables devenus gênants et conduire prochainement à un remaniement ministériel. Affaire à suivre…

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