Afrique
Zimbabwe : Des mamies en guise de psy
Afin de palier au manque de personnel qualifié, au Zimbabwe, les grands-mères des « bancs de l’amitié » proposent une écoute et des conseils gratuits aux patients souffrant de dépression.
Le Zimbabwe, ne compte que quatorze psychiatres. Un vide médical qui a poussé des grands-mères à lancer les “Friendship Benches”, les « bancs de l’amitié ». Le système consiste à apporter écoute et conseils aux personnes dépressives.
Esilida, une septuagénaire, explique qu’en langue locale, il n’existe pas de mot pour nommer la dépression. Alors pour en parler, « on dit “kufungisisa”, qui signifie “penser trop” », a t-elle indiqué à nos confrères du “Figaro” en attendant son prochain patient sur un banc en bois dans la clinique de Glen Norah, une banlieue pauvre de Harare, la capitale du Zimbabwe. Elle a ajouté, « Je leur explique comment faire pour prendre soin d’eux », « Si mon patient a plusieurs problèmes, nous les abordons ensemble, un par un, jusqu’à ce qu’on les résolve tous».
L’initiative qui date de 2006, vient de Dixon Chibanda, à l’époque étudiant en Master de santé publique. Constatant au quotidien, des cas de dépression et d’anxiété dans les quartiers populaires de Harare, capitale du Zimbabwe. Assez ironiquement, c’est le département de santé publique de la ville de Harare, dont il avait sollicité l’aide, qui lui ont proposé de travailler avec quatorze femmes conseillères en santé très âgées. C’est ainsi qu’est née l’idée des “Friendship Benches”.